Le handicap

Appellation : Peur de la solitude
Cause : Pacte
Type : Psychique
Brève description : Rion a peur d’être seule. Lorsqu'elle n'entend ni ne voit ni ne sent personne autour d’elle, humain ou robot, elle panique, avec une sensation oppressante d'incertitude de tout et des doutes irrépressibles, des questions informulables qui lui remplissent le crâne et pourtant elle le sent vide.

Le pouvoir

Appellation : Apparition de robots
Description : Elle peut faire apparaître des robots. De vieux modèles inutilisés, parfois même hors d’état de fonctionnement, issus de la décharge ou des musées dédiés.
Niveau de contrôle : Plus le robot est massif et volumineux, plus la manœuvre est épuisante. Il lui arrive d’avoir des ratés au demeurant assez rares (pour l’heure ils se comptent sur les dix doigts de nos mains). Elle ne peut faire apparaître que des robots qu’elle arrive à visualiser mentalement et donc qu’elle a vus, dans la limite du rayon de Pacydna.

Rion-punzel

Il était une fois une Petite Princesse qui vivait tout en haut d'une tour sans porte.

C'était un building, plus exactement. Et elle ne vivait pas tout en haut, mais dans les plus hauts étages, tout de même.

D'ailleurs, une porte, en fait, il y en avait bien une, mais elle était fermée la plupart du temps, et puis elle donnait vers l'intérieur de la tour. Comme s'il n'y avait rien au dehors.

Il n'y avait qu'une fenêtre. Et quand on collait le nez à la vitre, on voyait bien qu'il y avait des choses dehors; mais rien qui en valût la peine. Rien comme la chaleur humaine.

Il était une fois, donc, une Petite Princesse qui vivait tout en haut d'une tour. Toute seule... Ou presque.

Elle avait un ami: un robot Clarity de modèle 740-B 4.1.9. Elle l'appelait Clara.

Clara faisait tout pour la Petite Princesse. Le ménage, à manger, elle commandait les courses, elle emmenait la Petite Princesse à l'école des Princesses et l'y cherchait après les cours, réglait automatiquement les factures d'eau et d'électricité en prélevant l'argent sur le compte bancaire que ses parents avaient ouvert pour ses dépenses.

Car la Petite Princesse n'était pas orpheline, non: elle avait des parents. Mais même s'ils mettaient à sa disposition de l'argent, ils n'étaient jamais là pour elle. Là. Physiquement.

Mais ce n'était pas grave. Clara était avec elle, de qui d'autre aurait-elle besoin? Clara était tout pour elle. Sa meilleure amie et sa protectrice. Une sorte de chevalier servant robotique. Et c'est tout ce dont une Petite Princesse a besoin.

Mais dans un conte, tout ne peut pas toujours être bien.

Et un jour, tout alla mal. Un jour, le Roi et la Reine des Glaces, les parents de la Petite Princesse, si froids et lointains (ils appartenaient au Monde de Dehors après tout), entrèrent dans la tour, plus précisément dans l'appartement où vivait la Petite Princesse (qu'ils appelaient juste « Rion », eux), avec des valises. Ils envahirent le petit domaine de la Petite Princesse et en tuèrent le protecteur: Clara fut désactivée le jour-même et redevint un Clarity 740-B 4.1.9. L'amie partit pour laisser le froid serviteur.

C'était injuste! Les robots étaient ses amis! Clara était son amie! Les robots n'étaient pas juste des objets à faire le ménage! Le métal de leurs carcasses ne devait pas être froid! Il pouvait être doux et il pouvait faire de tendres et maternelles caresses.

Elle s'était souvent endormie dans les bras articulés de Clara. Jamais dans ceux de la Reine, sa mère.

Contrairement à Clara, du plus loin que la Petite Princesse se souvînt, sa mère ne lui avait jamais ouvert les bras.

Et seule dans son lit, sans Clara pour changer les ambiances de la chambre pour la faire sourire et trouver le sommeil, sans Clara dont la disparition lui causait cette angoisse, la Petite Princesse se mit à faire des cauchemars. Des cauchemars terrible où il faisait noir, où elle n'entendait ni ne sentait rien, des cauchemars où elle était terriblement seule, où elle ne savait plus comment elle s'appelait, ni si elle existait vraiment, ni si elle était réveillée, et où elle avait beau hurler, et se sentir hurler, et émerger vaguement la gorge éraillée, personne ne semblait jamais l'entendre... À moins qu'elle ne vît personne.

Elle ne savait pas. Elle n'arrivait pas à savoir. Elle se sentait devenir folle. Et ça lui faisait peur.

Elle ne sait pas combien de temps cela dura mais au bout de quelques minutes, ou quelques heures, ou quelques nuits, elle ne sait pas, un jappement métallique la tira brusquement de son impression de noyade.

Un chien-robot. Un petit chien-robot était au pied de son lit, un peu vieux, un peu usé, mais les LED colorées sur sa tête pétillaient et il jappait encore, comme une invitation à jouer.

Et elle n'eut plus peur.

Elle n’eut plus jamais vraiment peur que lorsqu'elle se retrouva seule. Là, la panique la prenait à la gorge et tout lui semblait incertain, jusqu'à sa propre santé mentale, jusqu'à sa propre existence.

Mais elle savait faire apparaître des amis. Pas de chair et d’os, mais de fer et de métaux. Elle ne comprenait pas vraiment comment, c’était juste comme ça. Elle ignorait qui apparaîtrait mais elle en son fort intérieur elle savait que qui que ce soit ce serait un ami. C’était comme ça. Les robots étaient ses amis.

Les robots furent ses amis. Ses meilleurs amis. Ils étaient toujours là pour elle ; ils étaient programmés pour ça. Elle ne savait pas comment ils fonctionnaient : pour elle ils étaient vivants comme vous et moi. Simplement constitués différemment.

Mais quelle importance ? Avec eux elle n’était pas seule. Alors on ne les touchait pas, on ne leur faisait pas de mal. Sinon… Sinon, à défaut de pouvoir se battre, car la Petite Princesse était, il ne fallait pas l’oublier, Petite, elle appellerait d’autres amis à la rescousse ! Ils l’écoutaient toujours.

Elle ne se posait pas trop de questions. Elle ne voulait pas en savoir plus. Parce qu'il n'y avait qu'une seule chose qui la dérangeait vraiment dans ce monde, et c'était la solitude. Tous les moyens étaient bons pour échapper à ce démon, la tour sans porte de son âme, et celle-ci n'avait même pas de fenêtre.

Peut-être était-elle, et est-elle encore, un peu égoïste. Un peu du genre à fermer les yeux tant qu'elle se sentait à peu près bien. Mais en tant que Petite Princesse elle ne sait pas si l'on pouvait vraiment le lui reprocher. Reproche-t-on aux Petites Princesses de faire passer d'abord le Petite Personne?

Peut-être était-elle aussi, et est-elle encore, un peu naïve. Mais là encore, c'est normal pour une Petite Princesse. Reproche-t-on aux Petites Princesses d'avoir un petit cœur princier souillé seulement par leur nombrilisme enfantin?

Après tout, elle était gentille. Et Clara avait fait un travail remarquablement performant avec cette Petite Princesse-là et lui avait inculqué toutes les bonnes manières dont devait faire preuve une Petite Princesse de son rang. C'était surtout pour cela qu'elle était Petite Princesse et pas Petite Fille des Couloirs dans lesquels elle avait l'habitude de passer le plus clair de son temps.

Parce que peut-être qu'enfin, au fond, à présent qu'elle avait ouvert l'unique porte de sa tour, elle n'était plus tant une Petite Princesse enfermée, elle devenait une Petite Humaine. Si diablement humaine.

Peut-être qu'il fallait juste espérer que le réveil ne soit pas trop brusque.

Et IRL ?

Aleks: /patpat/ Un jour, on aura plein de vrais nouveaux è_é
c'pas pour maintenant, d'solée! Ici Bibi, j'ai craqué pour Rion depuis un bout de temps alors je profite du nouveau droit aux DC pour l'adopter êê