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[Terminé] Entrepôt n°42. Creusons un peu. [Aleks & Roanne]

Cielo Di Scipio
peintre à la dérive
Messages : 86
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De Cielo Di Scipio, peintre à la dérive Jeu 26 Juin - 10:31
Le soleil l’illumina et le corps remua. Un peu. Beaucoup. Il s’empêtra dans les longs draps blancs et son propriétaire grogna. Une tête blonde émergea de sous la couette. N’avait jamais été du matin. Ou plutôt, n’avait jamais été du réveil. Avant, il adorait bouger partout. Mais sortir du sommeil était toujours une phase délicate. Surtout quand on n’avait pas de rideaux. Ha, qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour l’amour de l’Art.

L’amour de l’Art, hein…

Cielo eut un soupir désabusé et se leva. Il s’enroula dans un morceau de drap et descendit les marches de métal tel un équilibriste. Pas de rambarde. C’était plus drôle comme ça. Et c’était définitivement pas une bonne idée, si les pires présages se réalisaient. Mais Cielo ne voulait pas y penser. Cet endroit n’avait pas été choisi pour ça. Il avait été choisi pour peindre. Parce qu’il lui plaisait. Grandes surfaces, tout à fait nickel, mais anciennes en même temps. Un grand entrepôt, comme brut, rien que pour lui. C’était le pied, l’atelier parfait. C’était une location qui n’aurait dû durer que le temps des vacances. Il avait fini par donner une poignée de loyers d’avance. Et il songeait maintenant à engager l’étape supérieure... l’achat.

Les orteils nus sur le morceau de carrelage de la cuisine, le jeune homme frissonna. Ses doigts s’agitèrent devant ses yeux. Bon. Il arrivait encore à bien les suivre. Ça allait. Ce n’était pas encore... pas encore... Cielo secoua la tête. Non, pas maintenant. Il commença à se faire du café et envoya Salière aux fraises, comme chaque matin. Une histoire de viennoiseries, de caprice d’artiste. Sauf que l’emplacement de la boulangerie changeait chaque jour. Et qu’il s’arrangeait pour qu’elle soit fermée. Le plus loin possible. Il faisait dans la finesse, maintenant. Au début, il l’avait juste tagué comme un kéké. Cielo gloussa dans la manche de sa chemise. Il avait abandonné le drap, et se baladait plus qu’en boxer bleu pétant et dans une chemise blanche bien trop grande pour lui. Mais, hé, il était chez-lui et personne n’était censé v...

BANG.
La porte.

Pas de sonnerie. Cela faisait partie du charme de l’endroit (ça et user les mimines des éventuels visiteurs). Puis de nos jours la plupart des gens appelaient, avant de venir. Mais visiblement pas celui-là. Les sourcils haussés, Cielo trottina donc jusqu’à la porte, frôlant à peine le parquet de bois, jetant un coup d’œil détaché aux toiles reposant tout autour de son chemin. La plupart étaient couvertes, terminées ou attendant d’être commencées, trônant silencieusement au milieu de centaines de pots de peinture et de pinceaux. Et autre matos.

BANG. BANG.

▬ Oui oui c’est bon j’arrive ! cria Cielo pour la forme, car il y avait peu de chance qu’on l’entende à travers l’épais volet de métal.

Il descendit un tout petit escalier, qui menait à la toute petite entrée, séparée du reste pour un minimum d’intimité (et que le facteur n’ait pas la joie d’embrasser d’un coup d’œil toute la « maison »). Et son doigt appuya sur le bouton, s’accoudant nonchalamment au mur, il attendit que le volet se relève et lorsqu'il pu enfin voir l’identité de ce mystérieux et bruyant invité... et haussa les sourcils.

▬ Eh bien, il était temps. Je crois que nous avons de quoi parler pendant un moment… Heureusement, j’ai du café. Voyez, je tiens mes promesses.

Cielo agita la main, fit l’esquisse d’une petite courbette et en moins temps qu’il n’en faut pour cligner des yeux, faisait déjà demi-tour. Oh oui, pour avoir de quoi parler, ils avaient de quoi parler.

Dans ce qui lui servait de salon, un écran holographique diffusait en boucle les dernières nouvelles.
Une arrivée massive de journalistes, entre autres choses.
Aleks Narcys
détective
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Pseudo Erinnern : Anarcys
De Aleks Narcys, détective Jeu 26 Juin - 22:45
Depuis sa première rencontre avec l'individu nommé Cielo di Scipio et cette jeune femme du nom de Roanne, Aleks n'avait pas eu le temps de chômer. Il était d'abord passé par un magasin de robots afin de demander des informations, l'air de rien, car il n'y connaissait pas grand chose en la matière. Si ces objets métalliques semblaient avoir quelque chose de définitivement louche, il lui avait été impossible d'obtenir une quelconque piste. Alors, comme d'habitude, il avait tout relu depuis le début, et même consulté certaines archives datées de son ancien travail. La technologie de Pacydna était toutefois plus évoluée que celle qu'il connaissait cinq ans auparavant, hélas.

Et puis il y avait eu cet incident. Ce message inquiétant qui avait fait le tour du monde. Anne Cafoudri. Il la connaissait seulement de nom pour avoir entendu parler de certaines rumeurs quant à un blog qu'elle aurait tenu - blog dont il ne restait plus de trace, bien entendu. Il se demandait où était cette femme, à l'heure actuelle, et s'il pourrait un jour avoir la chance d'entrer en contact avec elle. Il était rare de voir des gens vouloir crier aussi fort ce qui se savait uniquement tout bas.

Un matin comme il en avait trop passé sur l'île de Pacydna, il avait décidé de revenir voir Cielo. Ou plutôt, de se rendre au rendez-vous qu'ils s'étaient implicitement fixés quelques jours plus tôt. Une date qu'il avait avancé, et qui pourtant arrivait en retard. D'une, il avait pensé à y aller le lendemain, voire le surlendemain, mais le message et les conséquences qu'il avait eu avaient quelque peu monopolisé son temps. De deux, pensant donc qu'il vaudrait mieux sauter sur l'occasion présente, c'est-à-dire tâter le terrain chez tous les curieux qui venaient d'arriver et surtout préparer la fameuse conférence de presse à laquelle il avait prévu d'assister - que l'on veuille de lui ou non, il avait préféré repousser l'entrevue à un instant plus propice. Pourtant, et c'était ainsi qu'il était venu ce matin-là au lieu de poursuivre son enquête, le passage chez le peintre était on ne peut plus nécessaire. Car si Anne avait fait le tour du monde, ce n'était pas seulement pour son message, mais aussi pour les photos qui y étaient jointes.

Et sur l'une des photos, il y avait Cielo. Ou plutôt, ce qui ressemblait fort à l'une de ses créations. Était-il entré en contact avec Anne, pour être ainsi pris en flagrant délit ? Ces maudits journalistes débarqués depuis peu ne devaient pas encore l'avoir retrouvé. Du moins Aleks l'espérait-il.

Espérer, pour un être en plein désespoir, voilà un verbe bien comique.

Il était ainsi retourné sur les quais. Sa "cible du jour" vivait apparemment dans l'un de ces entrepôts. Charmant petit coin de vie - enfin, les artistes étaient comme ça. Au moins, les loyers étaient plus accessibles qu'en ville, car Aleks peinait effectivement à arrondir ses fins de mois ces temps-ci. Il avait recommencé à travailler il y a quelques vingtaines d'heures, en tant que détective indépendant, mais il ne s'attendait pas vraiment à finir riche ainsi. Ce peintre devait mieux gagner sa vie que lui, en fait, alors qu'il avait tout de même loué un appartement relativement en hauteur. Appartement qui servait de QG et de service d'accueil pour sa nouvelle agence.

40… 41…. 42.

Il était enfin à l'adresse indiquée sur la carte de visite. Et il n'y avait pas de sonnerie ni d'interphone. Il inspecta quelques instants l'épais rideau de fer et se résolut finalement à utiliser la méthode brute. En clair, il donna un grand coup dedans. Et attendit. Quelques secondes. Légèrement pressé, il redonna deux vifs coups pour s'assurer que le propriétaire était bien présent. Il crut entendre quelque bruissement jusqu'à ce que finalement, tandis qu'il allait envoyer une troisième et ultime salve, l'entrée se soulève.

Cielo di Scipio apparut ainsi des pieds à la tête.

« Eh bien, il était temps. Je crois que nous avons de quoi parler pendant un moment… Heureusement, j’ai du café. Voyez, je tiens mes promesses. »

Et inchangé, heureusement. Savait-il au moins que son art vivant faisait le tour de la planète ?

« Bonjour, salua poliment Aleks avant de faire ses premiers pas à l'intérieur. Si vous le souhaitez, je peux attendre un peu plus... »

Il faisait bien évidement à la tenue du jeune homme, davantage habillé pour faire la fête ou pour aller bronzer que pour discuter de choses sérieuses. Cela ne dérangeait à priori aucun des partis, alors il n'insista pas davantage et suivit le jeune homme jusque vers son salon. Dont l'écran holographique affichait exactement ce à quoi il désirait en venir.

« J'imagine que vous savez, pour les photos, déclara-t-il pour entamer les hostilités. Avez-vous pu recontacter Roanne ? »

S'il avait choisi de lier l'affaire à cette autre personne, c'était parce qu'elle pouvait fort bien figurer sur l'une des photographies. Il n'était pas sûr que ce soit réellement elle, car les faits auxquels elle était associée lui étaient inconnue. Faits qui étaient une singulière résistance aux poignards.

Il s'installa sur le premier siège qui croisa sa route et jeta un regard vif à son interlocuteur.
L'enquête avait commencé.
Roanne Ferlin
comère
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De Roanne Ferlin, comère Ven 27 Juin - 13:12
Des journalistes. Seigneur, des journalistes ! Des curieux ! Des scientifiques ! Laissez-moi tranquille ! Depuis que cette femme, Anne, a mis les photos en ligne, c’est la folie sur cette île pourtant très calme habituellement. Pourquoi il y a-t’il fallu que je sois sur l’une d’entre elles ? Moi qui pensais avoir quelque chose de bien plus discret, on voit bien sur cette photo que cette larme aurait du me transpercer la peau, quelque chose de bien. Ça m’énervait. Qu’on m’ait pris comme ça, sans mon accord.

Je devais aller voir Cielo. Depuis quelques jours. Mais je ne voulais pas sortir de chez moi, à cause des curieux. Mais les jours passaient, et ça s’empirait, il y en avait de plus en plus, ça se reproduisait, ces bestioles-là ! Mais je dois y aller. Le vieux – Aleks je crois – a du passer depuis longtemps. J’ai surement raté une conversation intéressante. Foutus journalistes.

Alors aujourd’hui, c’est avec un sweet à capuche et mon fauteuil que je sors. C’est un peu plus discret pour eux, dans le sens où ils cherchent une fille aux cheveux blancs en béquille. Ou pas d’ailleurs, mais question de précaution, j’ai déjà eu des enquiquineurs qui ont tapé à ma porte – que j’ai du virer à coup de béquille dans les bijoux de familles quand ils en avaient.

Emportant tout de même mes béquilles – c’est très rare de voir des entrepôts accessibles à ce tas de ferraille – je larguai mon robot au milieu des curieux pour que je puisse m’enfuir. Dès que j’avais sortis ma frimousse de mon couloir, je me suis retrouvée harcelée par des abrutis. Comme s’ils n’avaient jamais vu d’handicapés de leurs vies ! … Bon, c’est tout à fait possible mais là n’est pas la question.

M’évadant comme une star de cinéma face à tous ses paparazzis, je me suis retrouvée assez rapidement sur le quai où il n’y avait pas grand monde. Je soufflai. Enfin un moment de calme. Je continuai à avancer pour trouver l’entrepôt que je voulais, jetant des coups d’œil ci et là pour vérifier qu’il n’y ait vraiment personne.

42. Porte ouverte. Il est inconscient ou bien ? J’entre donc, sans taper, sans sonner, sans rien, il l’a cherché. Et, en fermant moi-même la porte derrière moi, je déclarai.

Tu veux que des curieux entrent à laisser tout ouvert comme ça ?

En enlevant ma capuche et en levant les yeux, je remarquai une chose : son appart’ n’était pas accessible aux fauteuils. Sortant mes béquilles de derrière mon dossier, je me levai difficilement pour pénétrer dans le salon. Oui, sans qu’on m’y invite, laissant mon fauteuil là, dans le milieu, mais Aleks était déjà là, installé sur un siège.

Tu crois pas qu’il y en a assez d’un ici ? demandai-je d’un ton ironique en pointant le vieux avec l’une de mes béquilles, avant d’enchainer avec un bonjour.

Et, sur l’écran, ce qui a attiré ces abrutis, l’article de Anne. J’en grimaçai. Ce truc m’a privée d’une vie tranquille. Je n’aime pas cette femme.

Ils en parlent encore ? Toi, tu as de la chance, tu vis à l’écart, moi je me fais harceler.
Cielo Di Scipio
peintre à la dérive
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De Cielo Di Scipio, peintre à la dérive Sam 28 Juin - 19:09
Cielo fit la moue. Mais non, ils n’avaient pas besoin d’attendre plus. Dieu que cet homme pouvait être contradictoire. Il fonçait dans le tas tel un taureau de corrida mais se rétractait aussi à la moindre occasion en mode Bernard l’ermite plein de sollicitude. Et d’hypocrisie humaine. Il en crevait, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Pour rien au monde il n’aurait voulu revenir plus tard. D’ailleurs il n’insista pas et le suivit bien vite. Le jeune homme blond retourna à son café en sifflotant. Avant de se pencher et d’ouvrir un placard avec un petit lot des fameuses viennoiseries. Qui seraient dévorées avant même que Salière ne passe le seuil de l’entrepôt. Huhu. C’était une maigre vengeance, mais c’était quand même agréable.

En réponse à la question d’Aleks, Cielo agita simplement ses doigts vers l’écran qui diffusait maintenant le « fameux article ». Et pour Roanne – qui devait être le prénom de la fameuse jeune fille croisée sur la jetée –, eh bien, il se contenta d’hausser les épaules. C’était lui qui avait donné sa carte, techniquement ce n’était pas lui qui allait contacter qui que ce soit. Il n’était pas médium, merci bien. Lui il faisait juste voler des papillons dégoulinants et autres joyeusetés. Il déposait le café sur la table basse et de quoi se sustenter quand une voix déjà bien connue s’éleva depuis l’entrée. Cielo eut un sourire torve.

▬ Généralement les gens ne se bousculent pas pour visiter un entrepôt, énonça-t-il simplement sans bouger tout en disposant les assiettes le plus tranquillement du monde.

Et il fallait croire qu’il avait eu comme une intuition.
Lorsque la jeune fille apparut et désigna Aleks d’une de ses béquilles, Cielo gloussa dans sa manche. Il glissa un petit « Bonjour » charmant avant de virevolter de nouveau vers la cuisine. Voir débarquer soudainement deux personnes un beau matin dans son salon, sans que personne ne se soit mis d’accord avant, ne semblait pas l’émouvoir plus que ça. Ni de pas être habillé, d’ailleurs.

▬ Ils en parlent encore ? Toi, tu as de la chance, tu vis à l’écart, moi je me fais harceler.
▬ Eh bien, je ne suis pas spécialement dans le bottin – et je ne jette pas mes cartes sur tous les toits –. Tous mes clients sont à l’étranger.

Il haussa les épaules, sans poursuivre sur le fait qu’il était encore techniquement qu’un touriste, qui prolongeait son séjour… pour une durée tout à fait indéterminée.  

▬ Et surtout, je n’ai pas ma tête étalée en première page des tabloïds.

Juste des dessins étrangement vivants, pas lui.
Même si, juste ce fait était tout à fait étonnant. Les aveugles étaient-ils en train d’ouvrir les yeux ? Cielo renifla pour lui-même. Cela allait surtout juste retomber, comme d’habitude. Avec probablement un petit peu d’aide.
Sauf si on faisait quelque chose.

Cielo fit volte-face et déposa quelques pots de confiture et une carafe de jus d’orange. Il désigna le petit déjeuner étalé sur la table et le plateau de viennoiseries.

▬ Pain aux raisins ou croissant ?

On ne discutait pas de choses sérieuses sans une bonne viennoiserie.
Aleks Narcys
détective
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De Aleks Narcys, détective Lun 30 Juin - 23:22
Comme d'habitude, Cielo était du genre évasif. Heureusement que tous les témoins qu'il avait dû écouter au cours de sa vie n'étaient pas tous des peintres, sérieusement. Il avait commencé à s'habituer, sans que ne parvienne à s'arracher de lui un léger agacement. Il voulait des choses claires, nettes et précises, pas des mimiques. Pas des mouvements de doigts.

Et puis quelques chose de comique arriva.
« Généralement les gens ne se bousculent pas pour visiter un entrepôt. »

Quelques secondes plus tard, une voix familière était à la porte. Il se tourna immédiatement vers Roanne, qui était cette fois-ci assise en fauteuil et dotée d'une capuche. Les gens esprits se rencontraient à nouveau, apparemment, ou plutôt ; quand on parle du loup..

« Tu veux que des curieux entrent à laisser tout ouvert comme ça ? »

Elle s'incrusta ensuite dans la pièce, prenant cette fois les béquilles ; l'une de ces dernières fut pointée droit vers le quadragénaire, qui n'eut pour seule réponse qu'un rictus agacé.

« Tu crois pas qu’il y en a assez d’un ici ? »

Il se racla la gorge. Ce sont seulement des "gosses", Aleks. Garde ta colère pour cet enfoiré qui t'a tout pris. Il était certes légèrement curieux par rapport à la situation des deux jeunes gens, mais il le faisait pour une bonne raison, lui ! Ce n'était ni l'attrait de l'exotisme, ni la soif d'aventures qui l'avaient enchaîné à cette ville. Sa raison était bien plus noire, devait-il pour autant leur en faire part ? Non. Même si Cielo était déjà adulte, il n'avait probablement pas encore tout vu. Et Roanne… Il avait décidé de leur épargner une partie de la vérité tant que cela était possible.

« Ils en parlent encore ? Toi, tu as de la chance, tu vis à l’écart, moi je me fais harceler.
- Eh bien, je ne suis pas spécialement dans le bottin – et je ne jette pas mes cartes sur tous les toits –. Tous mes clients sont à l’étranger. Et surtout, je n’ai pas ma tête étalée en première page des tabloïds. »

Il ne se joignit pas à la conversation, mais fut cette fois fermement convaincu ; tout ça fichait leur vie en l'air. Peut-être pas comme la sienne avait été détruite, certes. Il était pourtant pris d'une singulière compassion, lui qui croyait avoir tout abandonné. Compassion pour ces êtres étranges dont la vie n'était certainement pas un fleuve tranquille. S'il n'y avait pas eu tout cela, sans doute qu'il n'aurait jamais tenté d'en savoir plus et qu'il aurait ignoré la rumeur. Comme tous les autres.

« Pain aux raisins ou croissant ? » demanda alors Cielo tout en désignant les ustensiles qu'il avait mis à disposition pour un petit déjeuner. Indifféremment, Aleks se saisit d'un croissant et croqua proprement dedans. Pas question pour lui de s'adonner aux folies, il goûtait simplement par politesse.

« Bon, est-ce que vous allez bien vouloir me raconter ce qui vous arrive, cette fois ? » demanda-t-il sans agressivité entre deux bouchées. Il fallait rentrer dans le vif du sujet. Définitivement.

« Ensuite, il faudra qu'on parle de cette affaire. » proposa-t-il tout en désignant l'écran holographique. Il n'avait pas encore de stratégie quant à cette histoire de curieux. Il avait simplement envie de calmer le jeu en attendant la conférence de presse qui devait avoir lieu prochainement.

Il croisa les bras et attendit patiemment. Loin de lui l'idée de se faire pressant, mais encore plus loin de lui l'idée de les laisser filer. Il resterait sur ce fauteuil plusieurs jours s'il le fallait, il aurait ses foutues réponses.
Roanne Ferlin
comère
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De Roanne Ferlin, comère Ven 4 Juil - 13:46
Et surtout, je n’ai pas ma tête étalée en première page des tabloïds.

Je fis une moue renfrognée. Il n’a pas faux le bougre. Mais je n’y peux rien si moi, mon truc en plus ne peut être révélé qu’en montrant ma bouille ! Pour la peine, je pris un pain au raisin avec ma bouche avant d’aller m’asseoir lourdement sur le siège le plus proche, sans piper mot. Sérieusement, il y a une éclopée et le vieux ne se lève même pas pour laisser sa place ! Je savais qu’il n’était pas du genre gentleman mais tout de même. En parlant de gens bien élevés, l’autre là, il pourrait pas mieux s’habiller ? Il est en présence d’une gente demoiselle ! Ok, il n’est pas trop moche mais c’est pas une raison. Et je vous interdis de penser que c’est l’hôpital qui se fou de la charité.

Bon, est-ce que vous allez bien vouloir me raconter ce qui vous arrive, cette fois ?

Oh. Oui, c’est vrai. Mais, je ne lui répondis pas tout de suite, je voulais du jus d’orange. Qu’il patauge encore un peu, il ne m’a pas laissé son siège. Oui, j’ai la rancune tenace.

Ensuite, il faudra qu'on parle de cette affaire.
▬ Et moi, je veux cloper. Je peux ?

J’allais pas attendre la réponse, mais j’ai finalement décidé d’être polie, pour la première fois depuis que je suis ici. Alors je n’ai fais que sortir ma clope pour la mettre à mon bec. Enfin surtout, je n’ai pas mon briquet.

▬ Bon, ok, ok, je vais l’ouvrir. Dis-je avant de faire une pause. Mais avant, ce boxer bleu pétant te va à ravir Cielo !

Je ne pouvais pas m’empêcher. Je fis un sourire sarcastique à la personne visée avant de répondre enfin au vieux.

▬ Après tout, c’est injuste qu’on sache ce qui caractérise le peintre et pas moi.

Je sortis mon couteau suisse, l’ouvrit, me concentra et le jeta sur mon bras. Il ne fit que rebondir, ne laissant qu’une une marque rouge sur son passage.

▬ Même pas mal ! Déclarais-je en ramassant mon couteau. M’voyez ce qui me caractérise ? Evitez tout de même de jouer aux fléchettes avec mon corps comme cible, merci.

Je fis une pause, observant les quelques réactions.

▬ Ça, recommençais-je en pointant mon œil meurtri, c’est le point de départ. Ça, continuais-je en désignant ma jambe inexistante, c’est l’arrivée.

Puis je m’enfourna un deuxième pain au raisin. C’est qu’ils sont bons, ces trucs.
Cielo Di Scipio
peintre à la dérive
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De Cielo Di Scipio, peintre à la dérive Sam 5 Juil - 3:05
Le nez dans son café, confortablement enfoncé dans le canapé, Cielo gloussa de nouveau. Il aimait bien Roanne. Vraiment. Sa façon de bouger, de parler, d’agir. Elle avait attrapé un petit pain à pleines dents. Certes, ses béquilles l’empêchaient un peu de faire autrement, mais tout de même. C’était assez plaisant. Elle préférait certainement agir d’elle-même, trouvant les autres trop patauds à son goût. Ou était simplement comme ça. Mais il n’avait pas pu résister à lui servir son jus d’orange. Tel un majordome, avec même un semblant de courbette. D’ailleurs, il servait très bien Cielo. Avec une certaine grâce. Comme s’il avait ça dans le sang. Ou alors, qu’il avait fait pas mal de petits boulots. La peinture, ça ne payait pas toujours, surtout au début.

Lorsque la dite jeune femme demanda pour fumer, il se contenta d’acquiescer. Il n’allait pas lui refuser ça. Lui-même fumait beaucoup. Et question aération, eh bien, avec l’odeur des pots de peinture, il y en avait quand même une bonne. Étrangement. Cela avait été l’un des critères principaux, un critère essentiel de sécurité. Avant. Maintenant, eh bien… Aucun système de purification n’arrivait à l’empêcher de mettre son nez trop près des effluves. Ni à la fumée de ses petits bâtons de mort d’arriver directement dans ses poumons. Et lorsqu'elle complimenta soudainement son boxer, Cielo haussa les sourcils au-dessus de son mug.

Oui, définitivement, il aimait bien Roanne.

▬ Merci beaucoup.

Et dans le ton de sa voix, dans l’expression de son visage, il y avait tout de l’homme qui s’apprêtait à discourir longuement sur les glorieux boxers bleu pétant, l’endroit où les trouver, le bon goût indéniable de la couleur, la douceur du tissu, qu’il devait existait des modèles pour femmes, tout ça. Mais malheureusement (ou heureusement pour Aleks), avant même d’avoir l’occasion de sortir la première phrase, on lui coupa l’herbe sous le pied. Ou on souhaita couper un bras, c’était flou.

Passé une certaine surprise, où sa tasse avait un peu glissé, et où il s’était figé, le jeune italien se contenta de papillonner des cils, et de faire une mimique assurant que loin de lui l’idée de transformer Roanne en cible de fléchettes. Il sirota quelques instants son café, pensif. Roanne aimait bien ces pains aux raisins. Peut-être qu’il devait se mettre aux fourneaux. Ça pourrait l’occuper. Quoiqu’il perdrait l’excuse pour Salière. Hm. Il pourrait trouver autre chose. Qu’il s’éloigne un peu de la peinture ne pourrait être que sain. Ha ! Que lui, un jour, dise ça… C’était vraiment une situation merdique. Cielo posa son café sur la table, peut-être un peu brusquement, comme son sourire fut peut-être un peu crispé. Il leva un doigt.

▬ Bon. Juste histoire d’appuyer un peu la chose…

Il se leva et revint avec un large carnet ainsi qu’une poignée de pastels.

▬ Et de confirmer de façon officielle.

Mouvement de sourcils vers Aleks, qui, définitivement, semblait adorer que l’on mette les choses noir sur blanc. Bon, pour le coup, ce serait en couleurs. Hm, voyons, du rapide mais démonstratif… Oh. Facile. Après une petite série de vifs tracés, Cielo tapa le carnet d’un petit coup sur la table basse. Carnet qui laissa alors échapper un mini feu d’artifice. Composé d’une seule fusée, mais qui tel un bouquet final, explosa de centaines de petites couleurs, projetant des minuscules éclats de pastel un peu partout dans les airs. Disparaissant avant même d’atteindre la table. C’était rapide, créer pour n’avoir qu’un souffle. Mais ça restait quand même comme une petite merveille. Toutes ces couleurs… Cielo referma sèchement le carnet. Ne pas y penser. Ne pas y penser.  

▬ Voilà, énonça-t-il simplement, avant de poser le matériel plus loin sur le canapé et de retourner se noyer dans sa tasse de café.

Il n’avait pas vraiment envie de s’étendre. Ni sur ça, ni sur le reste. C’était bien trop intime. Bien trop douloureux. Trop à vif. Est-ce que ça le serait moins, un jour ? Cielo souffla dans sa tasse. Pour remuer ainsi le couteau, il allait falloir qu’Aleks donne plus que des questions. Mais s’ils se parlaient d’écorché à écorché, il n’obtiendrait probablement rien. Et c’était naturel, mais ils n’avanceraient pas sur ce point-là.

Il faudrait compter sur Roanne, ou discuter d’autre chose.


Spoiler:
Aleks Narcys
détective
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De Aleks Narcys, détective Dim 6 Juil - 8:04
Quand Roanne commença par se saisir d'une cigarette, Aleks eut un très mauvais présage quant à la poursuite des discussions. Ou plutôt, leur début ; il avait lancé la partie, mais était contraint d'attendre qu'ils abattent leur carte.

« Et moi, je veux cloper. Je peux ? Bon, ok, ok, je vais l’ouvrir. Mais avant, ce boxer bleu pétant te va à ravir Cielo !
- Merci beaucoup. »

Présage confirmé jusqu'à ce que, étrangement, la jeune femme exhibe un petit couteau suisse. Montrer ce qui la caractérisait ? Il en avait vu un bref aperçu sur les photographies, mais il ne refusait pas une démonstration en live. Pour en avoir le coeur net. Pour affirmer, encore, que ce n'était pas une songe. Roanne souleva le couteau et se le planta dans la peau. Comme s'il s'agissait d'un vulgaire gâteau que l'on souhaitait découper.

Sauf que, contre toute attente, le couteau rebondit. Pas la moindre effusion de sang ; le boxer de Cielo était resté d'un bleu pétant, tout comme la veste de l'adulte. Il écrivit sur son carnet : insensibilité à la douleur, peau impénétrable. Apparemment, ces espèces de pouvoirs n'étaient pas toujours visibles sur la personne elle-même. De même, le handicap qui allait avec ne devait pas nécessairement l'être ; rien ne paraissait clocher chez Cielo.

Aleks ne réagit pas à la réplique suivante de Roanne mais prit note de la suivante.
« Ça, dit-elle en désignant son oeil, c’est le point de départ. Ça -elle pointa sa jambe absente- c’est l’arrivée.
- En clair, résuma-t-il, vous avez eu cette.. particularité à cause de votre oeil et cela a eu pour conséquence de vous faire perdre votre jambe. »

Tandis qu'il allait approfondir la chose, Cielo entreprit également de (re)faire la démonstration de son don pour les peintures vivantes avec un petit feu d'artifice. Qui attisa l'intérêt d'Aleks pour des raisons purement scientifique ; cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus désiré voir l'une de ces explosions de couleurs. Pour l'instant, en tout cas, les deux jeunes semblaient coopératifs, c'était une bonne chose, bien qu'ils n'aient pour le moment fait qu'effleurer le sujet. Oh non, il ne tenait toujours pas le type qu'il cherchait.

« Est-ce qu'une telle faculté est toujours accompagné d'une sorte de handicap ? Je ne crois pas que... l'exhibitionnisme puisse être considérée comme une maladie incurable. »
Oui, il marchait dans le sentier tracé par Roanne, mais c'était trop tentant. Avant, il aimait beaucoup faire ce genre d'insinuation ; l'humour se voyait bien moins sur son visage actuel. Il n'avait pas souri à ses propres paroles. Parce qu'il connaissait par avance, sans doute, le prochain sujet qu'il allait aborder.

« Puisque vous jouez le jeu, il serait peut-être temps que je vous explique pourquoi je vous cours après. »

Tasse de café en main, il avala une gorgée de cette dernière et la posa sur la table tel le marteau d'une vente aux enchères. Silence dans la salle, disait-il implicitement, parce que je ne vais pas me répéter 36 fois.

« À la base, je suis venu sur cette île avec ma fille. Pour que sa vie en fauteuil soit plus facile. »
Honnêtement, au départ, il avait cru que c'était la bonne chose à faire. Faire fi des rumeurs n'était pas toujours une bonne chose, fallait croire.

« Et puis un jour, elle a disparu. Les merveilleux robots de la ville me l'ont repêchée complètement charcutée. Morte. »
S'il avait tu les détails, il n'avait pas pour autant oublié la moindre seconde de cette journée. Comme si elle s'était étalée sur un siècle. Comme s'il avait passé des années devant elle, à regarder son visage décomposé. À vérifier une énième fois si son cœur ne recommençait à battre. Pourquoi la science, qui était pourtant devenue surpuissante avec le temps, était-elle toujours impuissante face à mort ?

« La merveilleuse police de ce siècle procédant comme si elle enquêtait sur le vol d'une orange -  c'est-à-dire avec un empressement nul, je me démerde. Pour l'instant, tout ce que j'ai, c'est son journal…. et vous. »
Il sortit de sa poche une petite tablette qu'il gardait toujours sur lui. La vie d'Angelika. Il connaissait toutes les pistes par coeur. Après avoir trifouillé quelques options, il diffusa dans la pièce l'extrait qui l'intéressait.

« Je vais t'avouer un secret que je ne lui ai pas confié. Tu vois, j'ai trouvé quelque chose de vraiment génial. Extra. Je sais pas comment te l'expliquer, mais je vais pouvoir réaliser mon rêve, en fait, quelque chose de géant. D'ailleurs, je ne crois pas t'avoir dit ce qu'était mon rêve….
  Papa arrive -quand je -----
»

Il avait délibérément coupé la fin. Ça, c'était de l'ordre du privé, et il n'était pas très fier que les derniers mots de sa propre fille soient "mon père est gavant". Après avoir laissé quelques secondes à ses interlocuteurs pour savourer, il conclut sa petite présentation.

« Le "quelque chose de géant" et les déformations qu'on a retrouvé sur le cadavre me laissent penser qu'elle a subi le même sort que vous.. sauf que cela ne semble pas avoir fonctionné. Pour être franc, je cherche le type ou l'organisation qui s'amuse à faire ça pour le tuer dans les règles de l'art. »

Oh, s'il le tuait seulement, ce serait faible. Il voulait le frapper, le cogner, lui arracher les enrailles et lui faire bouffer ses propres doigts ; il savait pourtant que le moment venu, il serait trop tenté par la rage qu'il passerait direct à l'action. À l'homicide.

Comme si de rien n'était, il prit un croissant qu'il mangea par petites bouchées. En temps normal, il aurait posé une question supplémentaire, mais il tenait d'abord à voir si quelqu'un savait quelque chose. Lui, il avait tout son temps, en tout cas.

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Roanne Ferlin
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De Roanne Ferlin, comère Dim 6 Juil - 20:00
Je regardais avec admiration le petit feu d’artifice qu’avait fait Cielo. Ce pouvoir était vraiment classe. Je ne sais pas vraiment ce qu’il a cédé en contrepartie, ça ne se voit pas.

Est-ce qu'une telle faculté est toujours accompagné d'une sorte de handicap ? Je ne crois pas que... l'exhibitionnisme puisse être considérée comme une maladie incurable.

J’explosai de rire. Finalement, même s’il n’a toujours pas la tête de quelqu’un faisant une blague, il a le sens de l’humour ! Ce vieux remonte dans mon estime ! Ce n’est pas moins mes tentatives de respiration que son air grave et le bruit de sa tasse sur la table qui me calma.

Et Aleks commença à dire la raison pour laquelle il insiste. Je reste silencieuse, je l’ai assez emmerdé pour le moment et j’ai senti qu’il ne fallait pas. Même moi, je le sais. Je m’installai confortablement sur le siège, mettant mon pied délaissé de sa chaussure sur l’assise, je buvais mon jus d’orange aimablement servis par le propriétaire des lieux tandis qu’il énonçait son histoire.

Je connaissais ce fait divers, un curieux de ma classe, se prenant pour un journaliste, en avait parlé au petit groupe de travail dont je faisais partie. Comment il l’a su, je ne sais pas, mais je ne l’ai pas revu depuis un moment… Je ne pu refreiner un sourire mi nostalgique mi attendri en entendant ce que sa fillette avait écrit.

Le "quelque chose de géant" et les déformations qu'on a retrouvé sur le cadavre me laissent penser qu'elle a subi le même sort que vous… Sauf que cela ne semble pas avoir fonctionné. Pour être franc, je cherche le type ou l'organisation qui s'amuse à faire ça pour le tuer dans les règles de l'art.

« Quelque chose de géant » hein ? Toujours cette expression sur mon visage, je posai mon verre vide sur la table avant de m’affaler de nouveau sur le siège, laissant ma jambe dans la même position, basculant ma tête vers l’arrière.

▬ Quelque chose de géant, quelque chose qui nous offre ce qu’on veut. Quelle magnifique utopie.

Je relève la tête.

▬ Vous savez, le principe de l’échange. Dans mon cas, je ne voulais plus jamais que quelque chose perce mon corps, plus jamais un œil crevé. Je l’ai eu, mais j’y ai perdu une jambe. Ce qui me donne une allure très sexy !
Cielo Di Scipio
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De Cielo Di Scipio, peintre à la dérive Mer 16 Juil - 16:50
▬ Je ne crois pas que... l'exhibitionnisme puisse être considéré comme une maladie incurable.
▬ Techniquement, je suis chez moi. Si on veut entrer dans les détails, c’est plutôt vous qui jouez le rôle de voyeur.

Tranquillement sur son canapé, Cielo savourait son café. Il était dans le monde des réveillés depuis un moment, déjà. Mais il ne voyait pas pourquoi se presser. Il préférait écouter. Dans tous les sens du terme. Ses yeux bleus voguaient d’un protagoniste à l’autre, attentifs et ses oreilles ne loupaient pas une seule parole, un seul mot. Une seule intonation, même. Il était concentré. Il avait toujours été bon pour ça. Son masque d’hôte se ferma cependant, lorsqu’Aleks commença à parler de ses raisons. C’était une surprise quelque peu inattendue. Inattendue, mais agréable. S’il acceptait de confier une partie de lui de cette façon, ils allaient peut-être pouvoir faire quelque chose ensemble.

Cielo n’était pas tout à fait prêt pour exposer son âme, mais il était prêt à écouter. Réellement. Et il écoutait. Ainsi sa petite fille s’était jeté bras grands ouverts dans la même toile d’araignée… le jeune homme se sentit d’autant plus proche de ce défunt être qu’amer. Cela avait pris une vie. Ce n’était définitivement pas une illusion ou un phénomène unique. Cielo fixa intensément Roanne lorsqu’à son tour, elle prit la parole. Il était difficile de juger. Juger ce qu’elle pensait, réellement. Elle aimait jouer avec les mots. Comme lui. Était-il déjà comme ça avant, cela couvait-il quelque part en lui, ou ce cauchemar avait-il tout déformé ? Cielo reposa sa tasse.

▬ Ce n’est pas un conte de fées. Cela ne donne quelque chose qu’en échange d’autre chose… quoi que cela puisse être.

Si cet homme piétinait autant, ce n’était pas seulement à cause des gens qui détournaient les yeux, ne croyaient pas, ou le répugnant miasme qui étouffait toute cette ville, non. C’était aussi parce que personne ne se souvenait. C’était flou, comme un rêve, un cauchemar, des fragments éclatés. Le blond posa son coude sur son genou, et appuya sa tête contre le dos de sa main.

▬ Ce n’est clairement pas une bonne fée bienveillante. Et quel que soit son but, elle ne souhaite pas être découverte.

Il fixa Aleks droit dans les yeux.

▬ Ne tournons pas autour du pot.

Il lui devait bien ça. Ils lui devaient bien ça. Pour sa fille.

▬ On n’en garde aucun souvenir. Ou très peu. Des impressions diffuses. Des morceaux éparpillés.

Il agita ses doigts dans les airs.

▬ Qui glissent entre les doigts. Comme des anguilles.

Cielo se renfonça dans le canapé.

▬ Je ne peux parler que pour moi, mais j’abandonnerais volontiers cette faculté aux orties si cela pouvait me faire regagner ce que j’ai perdu. Et… je suis bien d’accord pour foutre un bon coup de pied au cul à cette vilaine petite bonne fée.
Aleks Narcys
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De Aleks Narcys, détective Ven 18 Juil - 21:05
« Quelque chose de géant, quelque chose qui nous offre ce qu’on veut. Quelle magnifique utopie. »

Ça, on ne lui faisait pas dire. Il ne les connaissait pas vraiment, ces deux-là, mais qu'est-ce qui vallait vraiment la peine de perdre une jambe ? Qu'est-ce qui était assez fort pour y perdre.. la vie ? Profondément rationnel dans l'âme, Aleks pensait que la plupart des désirs pouvaient être satisfaits par la seule main humain. Par la volonté. Par le travail. La magie ne pouvait conduire qu'à la désillusion.
Il sourit aux propos suivants de Roanne ; au moins, elle ne paraissait pas trop le regretter. Il savait pourtant que beaucoup de choses en restaient à la surface, à la partie émergée qu'on voulait montrer aux autres. Cielo appuya cette démarche et continua la discussions. En parlant beaucoup, comme toujours, et c'était une attitude préférable au silence, surtout dans une telle situation.


« Ne tournons pas autour du pot. »

Cette réplique. Il était presque ému de l'entendre après avoir perdu tout ce temps à avaler des croissants et à commenter la tenue du jeune homme. La main toujours branchée à son carnet, il était prêt à boire tout ce qui serait prononcé sans en laisser fuir une seule goûte. Apparemment, les souvenirs de ce qui les avait transformé n'était pas aussi net que l'on aurait pu le penser ; mais comment oublier ce qui vous prenait une jambe ou vous altérait la personnalité ? De la drogue, de l'alcool, peut-être, quelque chose qui pouvait générer un sommeil profond ou altérer les souvenirs d'un individu. Cela n'avait rien de sorcier, quoi que cela fut très compromettant pour son enquête. Il pesta intérieurement : de longues heures d'enquête étaient à prévoir.

« Je ne peux parler que pour moi, mais j’abandonnerais volontiers cette faculté aux orties si cela pouvait me faire regagner ce que j’ai perdu. Et… je suis bien d’accord pour foutre un bon coup de pied au cul à cette vilaine petite bonne fée. »

Aleks avait bien envie de demander à son interlocuteur ce qu'il avait perdu. Cela le démangeait et l'étreignait avec force. Il se retint pourtant, satisfait et rassasié par la dernière phrase. Il sut, en quelque sorte, qu'il était tombé sur des gens bien. Certes, Cielo agissait uniquement pour lui-même, ce n'était pas de la charité. Mais, peut-être, dans les flammes de l'enfer interminable qu'il parcourait, Aleks avait-il trouvé quelqu'un qui marchait aussi au lieu de fuir. De façon moins poétique, quelqu'un qui pourrait plonger les mains dans le cambouis et fouiner dans les coins obscurs. Il souria légèrement, plus pour acquiescer que pour manifester sa joie : on ne pouvait pas être heureux en pensant à ce qui pourrait arriver à partir de maintenant. Il plongea la main dans une poche située plus en hauteur de sa veste et en tira un petit bout de carton semblable à celui qui lui avait été remis par l'homme aux yeux bleus quelques jours auparavant.

Une carte de visite. La sienne, remplie d'une adresse et du nom peu original de sa toute nouvelle agence. Il la jeta sur la table, entre les victuailles, afin que Cielo puisse la regarder.

« Je vous préviens, il n'y a pas de croissant chez moi. Si jamais vous avez perdu l'un de vos papillons, vous n'avez qu'à toquer comme à l'ancienne. »

Papillon. Rencontre. C'était devenu un cri de ralliement discret pour dire qu'on allait parler de toute cette affaire. Il avala une large gorgée de café et songea à la suite ; c'était bien beau, de dire qu'on allait faire sa peau au magicien local, mais on venait plus ou moins de confirmer au détective amateur qu'il n'avait pas de piste à chercher du côté des handicapés, puisqu'ils avaient tout oublié. A moins que certains… Certains, oui, pouvaient faire figure d'exception. Peut-être même existait-il des pouvoirs qui pourraient sacrément l'aider, à condition que les propriétaires acceptent de coopérer le moment voulu.

Avant tout cela, cependant, il y avait quelque chose d'encore plus important.
« Vous faites quoi, la semaine prochaine ? » demanda-t-il en posant les yeux sur l'écran holographique qui affichait en boucle l'annonce que tout le monde connaissait à Pacydna. La conférence de presse, imminente, des dirigeants. Le rendez-vous de tous les curieux pour parler publiquement d'Anna Cafoudri.
Roanne Ferlin
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De Roanne Ferlin, comère Sam 19 Juil - 15:13
Les mots étaient dits, on ne se souvient de rien, rien du tout. Enfin quelques trucs très flous, soient des données complètement inutilisables.

Je ne peux parler que pour moi, mais j’abandonnerais volontiers cette faculté aux orties si cela pouvait me faire regagner ce que j’ai perdu. Et… je suis bien d’accord pour foutre un bon coup de pied au cul à cette vilaine petite bonne fée.

Aleks avait l’air ravis. Enfin. Aussi ravis qu’on peut être d’une situation aussi glauque. Disons plutôt qu’il semblait rassuré que quelqu’un soit de son côté.

▬ Moi je ne sais pas si j’abandonnerais ce pouvoir pour récupérer ma jambe. Ce n’est qu’un problème physique facilement surmontable dans cette ville. Et connaissant mon caractère, ce pouvoir m’est presque entièrement bénéfique. Ce qui ne m’empêche pas de comprendre que l’on veuille botter les fesses de la chose qui m’a fait ça. Mais je lui en suis plus redevable qu’autre chose. Et…

J’hésitai un moment. Cela ne me regarde pas, je n’ai pas à dire ça, je n’ai pas à faire des suppositions sur sa fille. Je veux dire, d’habitude je l’aurais ouverte, mais c’est quelque chose de trop grave pour que je le fasse. Puis, le vieux donna sa carte de visite.

Je vous préviens, il n'y a pas de croissants chez moi. Si jamais vous avez perdu l'un de vos papillons, vous n'avez qu'à toquer comme à l'ancienne.

Cette réplique sur les croissants me fit sourire. Cette carte était pour Cielo seul, parce que moi, je ne serais d’aucune aide. Ou je ne veux pas apporter mon aide ? Je ne sais pas. J’ai tout de même bien envie de savoir qui tire les ficelles

Vous faites quoi, la semaine prochaine ?

Il parlait à moi aussi ou seulement à Cielo ? Je suivis sont regard se poser sur la télévision. La conférence de presse hein ?

▬ Je suis ici depuis que je suis née et je ne les ai jamais vus répondre à la moindre polémique… Ok, c’est un cas un peu spécial puisque ce genre de chose n’est jamais arrivée mais… Je me demande si cette fois-ci ils vont bouger leurs fesses.
Cielo Di Scipio
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De Cielo Di Scipio, peintre à la dérive Sam 19 Juil - 16:07
▬ Pas de croissants ? Oh, seigneur. Dans ces conditions je ne sais vraiment pas si ce serait raisonnable…

Ce qui ne l’empêcha pas de faire promptement disparaître la carte dans sa manche tel un magicien. Manquerait plus que Salière la trouve, tiens. On ne savait jamais. Mieux valait la planquer jusqu’à pouvoir la mettre en lieu sûr. Et oui, il avait des attaches dans les manches de ses chemises, un problème ? C’était pratique pour transporter des pinceaux ou un crayon. Même à moitié à poils, Cielo détestait ne pas avoir au moins un matériel à dessins sur lui. Certains avaient des grigris, des rituels tranquillisants, lui, il transportait du matos partout où l’on pouvait en mettre. Non, pas dans le caleçon. Il y avait des limites, intimité, tout ça.

Les doigts pianotant de nouveau sur sa tasse, qui n’allait pas tarder à être froide, il faudrait peut-être qu’il réchauffe un peu la cafetière, le blond lorgna la demoiselle aux cheveux blancs. Elle semblait assez heureuse de sa condition. Cielo trouvait que perdre une jambe était tout de même assez grave. Mais elle n’avait pas tort. Dans le monde d’aujourd’hui, surtout « ici » (haha), ce n’était pas insurmontable. Elle pouvait encore tout à fait vivre. Poursuivre ses rêves. S’ils n’incluaient pas la course à pied, quoiqu’avec une de ces nouvelles prothèses… dans son propre cas, c’était un peu plus épineux. Quand il arrêterait de se shooter aux pots de peinture, il faudrait qu’il aille voir un médecin, juste histoire de. Cela paraissait bien trop simple, mais il voulait s’accrocher à ça encore un peu. Après tout, leur future croisade contre la petite bonne fée s’annonçait surtout casse-gueule. Roanne allait lui manquer. Faudrait qu’il lui file son numéro ou quelque chose du genre.

Ha, voilà que le « sujet » tombait sur la table. Cielo acheva sa tasse de café avant de la reposer une énième fois. Définitivement, il fallait l’espérer. Trop de café tue le café.

▬ Je ne pense pas qu’ils bougeront quoi que ce soit, du moins, pas dans le sens entendu. Et je ne parle pas de leurs probables poignets d’amour.

Ses doigts tapotèrent la table basse, machinalement.

▬ Vous devriez vous abstenir. C’est tentant, mais c’est presque trop beau. Une conférence, comme ça, pleine d’informations croustillantes. Se précipiter tête baissée est bien la dernière chose à faire… quand on sait ce que l’on sait.

Et ils savaient ce qu’il sous-entendait qu’ils savaient.
Son index s’appuya sur la surface lisse et tourna sur lui-même. Bien sûr, que c’était tentant. Terriblement.

▬ Enfin, si vous y allez, en tant que frères de croissants et tout ça, je pourrais éventuellement vous servir de garde du corps.

Sautons à pieds joints dans la gueule du loup.
Aleks Narcys
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De Aleks Narcys, détective Dim 20 Juil - 4:42
En réalité, il ne savait pas vraiment pourquoi il avait parlé au vous. Pourquoi il posait également la question à Roanne, qui ne voulait pourtant pas se lancer dans l'aventure - et qui avait raison de préférer rester à l'écart. Puisqu'elle pouvait laisser les choses ainsi et continuer. En tout cas, Cielo avait pris la carte de visite. Ce n'était pas encore sûr qu'il passerait, mais au moins, ils pouvaient se contacter. Se retrouver quand les choses commenceraient à déraper, parce que tout ça ne tenait qu'à un fil.

« Je suis ici depuis que je suis née et je ne les ai jamais vus répondre à la moindre polémique… Ok, c’est un cas un peu spécial puisque ce genre de chose n’est jamais arrivée mais… Je me demande si cette fois-ci ils vont bouger leurs fesses.
- Je ne pense pas qu’ils bougeront quoi que ce soit, du moins, pas dans le sens entendu. Et je ne parle pas de leurs probables poignets d’amour. »

Oui, bien sûr, il se doutait bien. Il était là depuis quelques années et ne s'était jamais vraiment entretenu avec eux. Dès qu'il avait cherché à les voir, il s'était heurté à un mur de distance et d'excuses. Les dirigeants de Pacydna habitaient-ils seulement sur l'île ? N'étaient-ils pas en train de tirer les ficelles depuis un autre bout du monde ? Avec une telle I.A., on pouvait se permettre d'être absent, puisque les robots tournaient autour de tous les habitants.

« Vous devriez vous abstenir. C’est tentant, mais c’est presque trop beau. Une conférence, comme ça, pleine d’informations croustillantes. Se précipiter tête baissée est bien la dernière chose à faire… quand on sait ce que l’on sait. »

Leurs informations étaient pourtant bien maigres. Ils n'avaient rien de compromettant. Le seul risque était d'utiliser le pouvoir de Cielo, probablement connu de tous les petits curieux qui savaient ouvrir une pièce jointe.

« Il y a plusieurs façons de participer à une conférence de presse. » commenta-t-il avant que le jeune en boxer ne puisse prononcer sa seconde phrase. Garde du corps, ben voyons, Aleks avait mieux que des peintures pour affronter cet ennemi invisible. Et surtout bien plus discret.

« La meilleure chose à faire, reprit-il en pointant du doigt la tasse de Cielo, c'est de trouver cette Mlle Cafoudri. Elle n'a pas nécessairement le même objectif que nous, mais elle a des infos. Où est-ce qu'irait par ce bel après-midi une ex-journaliste soucieuse de faire éclater la vérité ? »

Afin d'appuyer ses dires, il prit la boisson et la souleva légèrement, comme s'il cherchait à la positionner ailleurs sur la table basse. Il l'agita, la faisant tourner autour, attendant de ses interlocuteurs qu'ils tentent de deviner la position d'atterrissage.

« Il est possible qu'elle participe. Mais pas en se ramenant comme une fleur, parce qu'il sont là. »

Il désigna les dernières viennoiseries restantes, sous-entendu les curieux et probablement les dirigeants qui donneraient quelques liasses pour la faire taire. La tasse fut copieusement éloignée des en-cas et ramenée vers son propriétaire.

« Elle peut dans ce cas se défouler sur internet, faire venir des acolytes pour parler à sa place, foutre le bordel - elle a l'air plutôt douée pour ça - en empêchant la conférence d'avoir lieu... Les derniers évènements ne m'ont pas laissé le temps de compléter la liste. En clair, soit on y va et on essaie de voir quelque chose, soit on entre par la porte de service. »

Soit, bien sûr, on fait les deux en même temps, eut-il envie de rajouter. L'un d'eux pouvait très bien y assister en simple citoyen tandis que l'autre se compliquait la tâche en cherchant cette chère Anne dans la ville entière. Le mieux était cependant d'être un maximum pour ladite tâche, ce qui impliquait d'être trois et… Non, il n'impliquerait pas Roanne. Pas si elle ne le désirait pas vraiment.

Il avait vraiment l'impression que son plan était foireux sur les bords. Ou complètement fou. Ça tenait à de la chance et à de bonnes idées. Aleks croqua dans l'un des dirigeants de Pacydna, espérant que les deux jeunes gens auraient compris.

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Roanne Ferlin
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De Roanne Ferlin, comère Lun 4 Aoû - 17:31
Ils discutaient de leurs plans pour la conférence pendant que moi je sirotais un verre de jus d’orange que je m’étais servis juste avant. Tout ceci ne me concerne pas. Ou plus. J’avais juste bien rigolé au « frère croissant » de Cielo. Je déteste les conférences et les discours d’hypocrites. De toute façon, même si je ne les ai jamais vus, les communiqués qu’ils faisaient passer n’étaient que de bêtises.

J’avais observé son balai avec les viennoiseries en n’écoutant que d’une oreille ce qu’il racontait, juste pour comprendre ce qu’il voulait dire… Alors je ne pus m’empêcher de dire

▬ Vous avez un côté mignon à démontrer avec ces viennoiseries

Je continuai par la suite à écouter ce qu’il disait toujours le sourire aux lèvres en le voyant jouer avec la nourriture. En fait, il ne lui restait qu’une phrase à formuler.

En clair, soit on y va et on essaie de voir quelque chose, soit on entre par la porte de service.

Ils sont deux, ils peuvent bien faire les deux non ? Quoi que d’un sens, tout seul par la porte de service n’est pas génial… Plus discret mais moins synonyme de réussite. Alors je soupirai.

▬ Je n’avais pas l’intention d’y assister mais si vous y mettez de l’ambiance, enfin vous ou cette femme, peu m’importe, je crois que je vais me déplacer finalement.

Dis-je avec le sourire aux lèvres. Bien camouflée dans une capuche et une longue robe, il y a moyen que je me fasse passer pour une simple blessée. Et je suis curieuse de voir ce qu’ils vont y faire…
Cielo Di Scipio
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De Cielo Di Scipio, peintre à la dérive Jeu 7 Aoû - 17:29
Lorsqu’Aleks commença sa démonstration avec ce qui composait le petit déjeuner, Cielo songea vaguement à lui dire qu’on ne jouait pas avec la nourriture. Mais il écouta tout de même attentivement. Discuter avec cet homme revenait presque à parler à un mur. Et le mur avait peut-être plus d’humour. Mais les deux étaient durs comme le roc. Ne retenant absolument que ce qu’ils voulaient bien entendre. Discrètement, le peintre soupira. Plus ou moins inconsciemment, il savait déjà que rien ne détournerait Aleks de son but. Ne restait qu’à l’orienter délicatement pour qu’il ne se prenne pas trop de murs au passage.

Cielo ne savait pas s’il en était capable, ni même s’il le souhaitait véritablement. Cela faisait beaucoup d’efforts pour un seul homme et une cause perdue. Et les deux n’étaient pas forcément dissociables. Mais l’inactivité le tuait. Lentement, mais sûrement. Il se sentait partir en lambeaux, morceau par morceau, son âme même s’effritait. Comme il avait besoin de s’occuper les mains, il avait besoin d’occuper tout le reste, ou il ne tiendrait même pas jusqu’à… ce que le cauchemar ne se réalise entièrement.

▬ Bien, je crois que nous avons donc un rencard. Je pensais qu’on ne serait que deux mais à trois cela se fait aussi.

Un sourire un peu tordu sur les lèvres, Cielo se leva, époussetant sommeraient sa tenue de nuit des miettes qui la parsemaient.

▬ Mais je crois qu’on va devoir discuter des autres détails… plus tard. J’ai une commande à terminer et Salière ne va pas tarder.

L’air de rien, il bascula sur un pied, et se pencha tout près d’Aleks.

▬ Ne faites pas confiance aux robots, Monsieur Narcys.

Il fit jouer ses doigts un instant dans les airs avant de les pointer sur sa tête, tapotant sa tempe droite.

▬ Parce qu’avant d’avoir la mémoire en gruyère, je n’en avais pas.

Et le lendemain de ce songe confus, le robot était apparu. Magie, magie. Ou la ville voulait juste lui rendre service. Haha. Quelle bonne blague.

▬ Sur ce, le devoir m’attend.

Cielo mima un semblant de révérence, et sans plus se préoccuper de ses invités, se dirigea d’un pas dansant vers le reste de son atelier. Tout ce qu’il voulait, c’était se plonger corps et âme dans la peinture pour les prochaines heures. Et tout oublier. La journée, qui n'était pourtant qu'une matinée, avait déjà été assez longue comme ça.

Et ils connaissaient la sortie.


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Aleks Narcys
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De Aleks Narcys, détective Dim 7 Sep - 17:02
« Je n’avais pas l’intention d’y assister mais si vous y mettez de l’ambiance, enfin vous ou cette femme, peu m’importe, je crois que je vais me déplacer finalement. »

Il n'eut hélas pas le temps de lui préciser que rien de tout cela n'était un jeu. Que l'ambiance n'aurait rien à voir avec une boîte de nuit, que tout pourrait dégénérer. Dans le rare cas où les choses se passeraient mal, bien entendu, son but premier n'étant pas de perturber ce que l'unanimité considérait comme une conférences des plus inintéressantes. Pour autant, dans l'absolu, il ne pouvait pas affirmer la sécurité de tout le monde, en particulier de Roanne. Aleks ne ferait pas l'affront de lui rappeler que sa tête se promenait un peu partout sur la toile, en particulier dans les nids de curieux qui seraient présents à la conférence. Ce n'était définitivement pas une blague.

Pour personne, quel que soit le ton employé par Cielo pour mettre un terme à la conversation. Honnêtement, Aleks avait envie de rester encore un peu, ne serait-ce que pour savoir enfin ce que Cielo avait dû sacrifier pour parvenir à un tel résultat. C'était moins la nécessité de l'enquête que de la curiosité banale. Il commençait à connaître ces deux jeunes, allant même jusqu'à partager des confidences, ainsi estimait-il logique de savoir si son "frère de croissant" était atteint de quelque pathologie mentale. Cela éviterait quelques désagréments dans le futur.

« Ne faites pas confiance aux robots, Monsieur Narcys, précisa Cielo avant de s'en aller. Parce qu’avant d’avoir la mémoire en gruyère, je n’en avais pas.
- Pensez-vous que je me promène avec des carnets pour le plaisir ? » rétorqua-t-il sans réellement attendre de réponse. Non, bien sûr, il ne limitait pas ses interactions avec l'électronique de pointe par esprit réactionnaire. Il savait que le principal problème des robots, c'était qu'ils étaient en quelque sorte reliés entre eux. Ce serait presque décevant qu'un être capable de charcuter des Hommes et de leur conférer des pouvoirs magiques ne soit pas capable d'avoir accès à ces informations. De son côté, le détective ne pouvait qu'espérer pouvoir passer un instant entre les mailles du filet.

Au moins jusqu'à ce que soit venu le moment de frapper.



Il se leva, salua sobrement Roanne sans même lui proposer de l'aider à rentrer chez elle. Il ne doutait pas qu'elle refuserait toute proposition de ce genre. Et qu'elle était aussi largement capable de s'en sortir par ses propres moyens, avec ou sans peau résistante aux couteaux.
Tel qu'il était entré, il quitta ainsi l'entrepôt n°42 sans fermer derrière lui. Cette journée-là ne faisait que commencer, il y avait encore bien des choses à creuser. Il extirpa un instant la photographie d'Astrid Herdeer de sa poche.

Bien des choses, qui pourtant convergeaient vers un même trésor. Un trésor qu'il ne fallait absolument pas déterrer.
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[Terminé] Entrepôt n°42. Creusons un peu. [Aleks & Roanne]

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