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Un hasard qui n'en mérite pas le nom. (Roanne)

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Roanne Ferlin
comère
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De Roanne Ferlin, comère Sam 4 Juil - 12:33
Aah le rabat-joie… De la même manière, les vraies informations arrivaient toujours à être données par les journalistes au moins qui y étaient. Il suffit que ce soit sur la toile une seconde et ça part en boule de neige totale… Mais il est vrai que l'image peut être légèrement modifiée, après tout, il peut y avoir une taupe ou une connerie du genre qui déforme tout…

« Hm. Ouais. D'un sens, je ne connais pas plus Aleks que je ne vous connais vous. Enfin, si, un peu plus tout de même, ce n'est pas difficile. »

Au moins, je connais la profession d'Aleks et pourquoi il recherche tant les maudits.

De la confiance ? Est-ce vraiment de la confiance envers lui ou juste une trop grande envers moi-même ? Allez savoir. Quant à la dangerosité… Je ne vois pas vraiment, sauf faire une frayeur pas possible… Et à sa propre dangerosité, j'en suis convaincue. Ce type n'a pas l'air du genre à travailler dans un petit boui-boui pour gagner à peine de quoi se payer un café ici. Loin de là. Son apparence est très soignée et il a tendance à faire très attention à ses mots. Je dirais dans une entreprise très importante… Voire même chef de l'entreprise en question. Ce qui signifie qu'il peut détruire pas mal de monde comme ça. Mais pas à Pacydna. Ici, ce sont nous, les handicapés, qui avons le pouvoir.

S'occuper des handicapés, moins dangereux ? Mon pauvre… C'est tout aussi dangereux… Après tout, tous les porteurs de pouvoirs ont un handicap. Jusqu'à preuve du contraire. Même si tous porteurs d'handicaps n'ont pas forcément un pouvoir. Cela me fit ricaner. S'il pense que c'est réellement plus simple… Il va tomber de haut. Et mon sourire se fit plus grand à sa question. Finalement, les pouvoirs sont bien plus fascinants que prévu hein ?

« Nope, on est tous séparés. A vrai dire, j'ai du en rencontrer deux ou trois mais il n'y en a qu'un où je suis certaine qu'il en a un. On se fond plutôt bien dans la masse, avec tous les handicapés qu'il y a. »

Et un indice de reconnaissance, un.

« Souvent on le découvre parce que la personne active son pouvoir, plus ou moins consciemment. Si non, celui qui est plus proche du comptoir pourrait très bien avoir un pouvoir. Comme il peut très bien ne pas en avoir. Et c'est ce qui est dangereux. Traquer une chose qu'on ne peut même pas deviner parce qu'on ne se réunit pas. On fait même en sorte d'ignorer notre propre existence souvent. Cela nous cause bien moins d'ennuis. Surtout avec les curieux. »
Andreas Korbemynn
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De Andreas Korbemynn, vendeur d'idées Sam 4 Juil - 13:53
Ce qu'elle pouvait être frustrante, cette sensation... lorsque l'on découvrirait quelque chose dont on ne pouvait pas se servir immédiatement. Il fallait chercher, gratter la surface, apparemment. Andreas était plus découragé qu'il en avait l'air – et il n'avait pas franchement l'air d'être très motivé en entendant les paroles de Roanne. Comme on l'avait compris, les longues recherches, ce n'était pas pour lui.
Il prit un peu de distance avec la situation, son regard se perdant dans le vide tandis qu'il mélangeait lentement le fond de sa tasse à un rythme régulier. Andreas n'allait pas tout laisser à la première contrariété, mais il faisait face à un problème de taille : l'impossibilité de définir avec précision la cible qu'il voulait toucher. Il avait cru un peu naïvement que trouver les personnes ayant un pouvoir serait un peu plus facile une fois qu'on en avait conscience, mais ce n'était pas le cas. C'était logique de chercher à se protéger, et c'était peut-être pour cela que ces personnes n'avaient pas été recherchées activement par les médias jusque là.
Restait à savoir de qui d'autre les personnes ayant des pouvoirs – il ne savait pas comment les appeler et il avait, bien sûr, laissé échapper le signe distinctif que Roanne lui avait subtilement indiqué. Heureusement pour elle : si Andreas s'était rendu compte qu'elle pouvait faire preuve d'autant de subtilité, il aurait très certainement commencé à la harceler pour qu'elle travaille pour lui.

« Les curieux... c'est moi que vous visez ? » demanda-t-il à tout hasard.

Andreas n'y croyait pas trop non plus, cela dit. Roanne n'avait pas eu l'air de dire qu'il était trop curieux. Andreas n'était de toute façon pas vraiment la personne la plus dangereuse pour eux, même si l'opinion qu'il se faisait de lui-même l'incitait évidemment à croire le contraire.
Mais Andreas commençait à devenir curieux, et s'il n'était pas doué pour recueillir des informations, il avait justement sous la main quelqu'un qui savait y faire. En d'autres termes, il pouvait bien finir par comprendre ce qui se passait en ville... quand on le lui aurait expliqué.
Cessant de mélanger absurdement son fond de tasse, Andreas se demanda s'il ne valait pas mieux avoir des pouvoirs lui-même pour essayer de comprendre. Le problème, c'était qu'il ne savait absolument pas comment s'y prendre pour avoir un pouvoir – même si Roanne devait forcément le savoir, puisqu'elle en avait un -, et surtout, il n'avait même pas envie d'en avoir un. Andreas ne voyait pas vraiment à quoi cela pourrait lui servir. Les pouvoirs étaient utiles aux hommes et aux femmes d'action, à ceux qui effectuaient des activités physiques particulières... mais à lui, non, vraiment, ça n'allait pas. Andreas aimait bien ce qu'il était, ce n'était pas pour changer encore plus en obtenant ce type d'avantage.
Car Andreas commençait à penser que le fait d'avoir un pouvoir avait un effet très néfaste sur les personnes. Il supposait que cela pouvait être à l'origine de la folie de sa mère – en tout cas, cela ferait un très bon élément causal. Et même Roanne... Andreas se permit de l'observer attentivement, tant pis pour ce qu'elle en penserait. Cette fille était peut-être une manipulatrice hors-pair, ce qui incitait Andreas à faire preuve d'un peu de prudence, mais elle tirait peut-être une confiance trop forte de son pouvoir. Et son comportement était parfois dérangeant.
Mine de rien, Andreas n'avait pas envie de lui ressembler. Il n'avait pas envie d'avoir des faiblesses supplémentaires.

« Du moment que vous êtes heureuse avec, dit-il pour révéler à voix haute les conclusions de son observation silencieuse, je suppose que c'est l'essentiel. Mais si je peux me permettre d'être curieux une dernière fois, comment avez-vous obtenu votre pouvoir ? »

Ce n'était pas pour en avoir un, non. Simplement, si ces personnes se rendaient dans un lieu particulier ou se livraient à des pratiques particulières pour en avoir, ça l'aiderait grandement. Évidemment, Andreas n'envisageait pas un seul instant le pacte et ses conséquences. Encore trop absurde pour lui. Mais il essayait de débroussailler le terrain. Pour son travail. Pour sa mère, qu'il aurait préféré interroger à la place de Roanne, puisqu'il était certain qu'elle ne lui mentirait, mais elle avait perdu la raison. Même si elle lui racontait la vérité, Andreas partirait du principe qu'il s'agirait d'une divagation de son cerveau.

« Est-ce que vous avez pu... le choisir ? Est-ce que ça a un rapport avec votre personnalité, votre histoire, ou quelque chose du genre ? » demanda-t-il finalement.
Roanne Ferlin
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De Roanne Ferlin, comère Sam 4 Juil - 18:45
Je crois que je l'ai perdu. Hm. Après tout, ce serait logique. Et puis, une réflexion sur les curieux. J'éclate de rire.

« J'aurais pu, mais non, ce n'est pas de vous que je parlais, je vous rassure. »

J'attends patiemment qu'il montre un autre signe de vie, finissant ce foutu deuxième pain. Je me demande vaguement ce à quoi il peut bien penser… Peut-être à la folie d'en avoir un à son tour ? Remarque, il serait effectivement plus « puissant » que moi dans ce cas, s'il est chef d'entreprise, il aura non seulement plus de poids que la plupart des personnes à Pacydna, mais il aura le handicap en prime. Et mine de rien, à Pacydna, il vaut mieux avoir un handicap.

Et puis, il me regardait plus attentivement, j'avais presque envie de passer ma main devant ses yeux pour savoir s'il était encore aux commandes. Ce n'est pas tellement que j'aime pas qu'on m'admire mais… Non, j'aime pas en fait. Heureusement, il arrêta.

« Heureuse ? Hmm… Disons que je le suis plus qu'à une certaine époque, effectivement.Quant à mon pouvoir, j'en sais rien du tout. Je me suis retrouvée avec ce truc du jour au lendemain, sans savoir comment. »

Quoi, il en veut vraiment un ? Ce n'est pas vraiment moi qui vais l'en empêcher mais… Il peut y avoir des ratés...

« … Euh. Indirectement ? Hmm. Pour faire simple, on m'a crevé l’œil quelques semaines avant le bac. Pendant ma convalescence à l'hôpital, j'avais tellement mal que j'ai souhaité ne jamais revivre ça… Je ne pourrais pas dire combien de temps après exactement mais… Le fait est que les médecins ont commencés à avoir du mal à me faire des prises de sangs. C'est comme ça que j'ai découvert. »

Pourquoi je lui raconte tout ? Hmm. Ce n'est pas que je lui fais confiance ou qu'il a une bonne tête. Juste. Pour causer ? Ouais, sûrement. Cela ne m'a jamais déranger de raconter mon histoire, juste que d'habitude, j'enlève toute la partie étrange des pouvoirs… Et là, j'ai enlevé toute la partie sur ma jambe inexplicablement disparue ce même jour.

Parce qu'il est hors de question que je lui dise clairement l'association entre les deux. Parce qu'il est hors de question que les autres handis soient traqués sous prétexte que quelques uns aient des pouvoirs. Je suis insouciante et je me fiche totalement de ce qui m'arrive, mais je refuse toujours que mon comportement nuise aux gens que je ne connais pas, que je ne côtoie même pas. Pourtant, j'ai utilisé la même expression que lorsque j'ai parlé de mon handicap, de ma jambe disparue.
Andreas Korbemynn
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De Andreas Korbemynn, vendeur d'idées Dim 5 Juil - 22:22
Comme Andreas s'y attendait, Roanne n'était pas du tout opposée à lui répondre – après tout, il ne faisait pas partie de ces curieux dont elle se plaignait ce qui, mine de rien lui faisait plaisir. Il lui avait posé tant de questions depuis le début de leur conversation que l'on aurait presque pu la considérer comme une sorte d'interrogatoire. Andreas savait à quel point il pouvait être agréable d'être le sujet de conversation, mais tout de même, il craignait d'aller trop loin. Pourtant, ce n'était pas ce qui se passait.
Mais bon, il n'avait pas vraiment de raison de se plaindre, n'est-ce pas ?
Roanne lui révéla qu'elle était plus heureuse qu'auparavant – parce qu'elle avait un pouvoir ou parce que sa vie tout simplement était meilleure ? Il n'avait pas encore tranché la question, pour peu qu'elle ait un intérêt. Mais elle lui présenta également la façon dont elle avait vécu la naissance de ses pouvoirs. D'après elle, ils étaient venus de façon naturelle et elle les avait découvert grâce à une situation particulière où celui-ci était actif. Une telle information, Andreas ne pouvait pas vraiment en tirer grand chose. Et elle n'avait pas vraiment l'air de lui cacher quelque chose. C'était l'avantage des mensonges par omission : ils étaient bien plus difficiles à détecter. Impossible donc pour Andreas de savoir que la jeune fille refusait de tout lui dire – et de toute façon, il n'avait pas les moyens de mettre en perspective son témoignage.

« Je vois, dit-il pour exprimer sa perplexité. Vous n'avez vraiment... aucune idée de la façon dont il peut arriver ? Juste une hypothèse, peut-être, parce que là, franchement, vous ne m'aidez pas vraiment. »

Pour ce qu'Andreas y comprenait – c'est-à-dire pas beaucoup, les pouvoirs étaient quelque chose de latent en chaque être humain : ils attendaient seulement le bon moment pour éclore. Il fallait sans doute un choc, et la violence de la crevaison de son œil avait dû inciter Roanne à développer ledit pouvoir. Une sorte de réflexe défensif, quelque chose qui s'était brisé à l'intérieur d'elle... était-ce physique ou psychologique ? Un corps en mauvais état était-il nécessaire, ou bien était-ce au contraire l'esprit qui faisait tout ?
À moins, bien sûr, que le passage à l'hôpital eût un quelconque rapport avec ceux-ci. Soit parce que le pouvoir était donné à l'insu du patient – auquel cas Andreas n'avait pas intérêt à se retrouver à l'hôpital -, soit parce qu'ils avaient les moyens de réveiller le pouvoir pour sauver la personne, un peu comme une intervention médicale nécessaire. Cette deuxième possibilité était légèrement plus rassurante.
Andreas répugnait à exprimer ses hypothèses à Roanne. Il avait l'impression d'être si naïf qu'il ne voulait pas faire quelque chose qui ressemblerait à une faiblesse. Il était plus logique selon lui de l'amener à exprimer ses propres hypothèses et à se faire une idée à partir de celles-ci.

« Vous avez bien dû vous poser la question un jour, insista Andreas. Vous demander d'où ils venaient. Pourquoi ils étaient venus. Même si vous ne savez pas leur origine, vous devez quand même avoir un avis sur la question. Désolé d'insister, mais... c'est important. »

Andreas se rendit compte qu'avec tout cela, il avait fini sa tartelette et que, comme Roanne l'avait remarqué bien avant lui, le café était déserté, sans doute parce que ce n'était pas exactement l'heure de pointe et que les gens se préparaient déjà au repas suivant.
Mais oui, c'était important. Parce qu'Andreas avait peur de développer un pouvoir sans qu'il ait son mot à dire à ce sujet. La perspective l'effrayait plus qu'il ne voulait bien l'avouer... et il fallait reconnaître que ça aurait terrifié n'importe qui. Se réveiller du jour au lendemain différent, même si Andreas n'envisageait pas encore les handicaps, c'était tout de même quelque chose d'angoissant.
Toute cette angoisse, Andreas la transmit dans son regard. Il était plutôt doué lorsqu'il s'agissait de jouer avec les sentiments des autres : il puisait dans ses propres sentiments pour créer un lien affectif avec eux. Après toute la manipulation dont Roanne avait fait preuve, Andreas estimait qu'il avait bien le droit de se livrer à ses petites techniques préférées de temps en temps.

« Rien qu'une hypothèse m'aiderait beaucoup. Même si elle est fausse. » plaida-t-il.

Peut-être avait-il quand même l'intuition que Roanne lui cachait quelque chose ?
Non, ce n'était pas ça. Il était juste persuadé qu'elle était censée le savoir, et il n'arrivait pas à se dire que ce n'était pas le cas. On parlait de Roanne, tout de même.


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Roanne Ferlin
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De Roanne Ferlin, comère Lun 6 Juil - 0:28
Je retiens de peu un léger claquement de langue. Mes réponses n'étaient visiblement pas assez développées ? Avait-il vu que j'omettais une partie de mes connaissances ? Je regarde autour de nous, vide. Je n'angoissais pas, mais je cherchais quoi répondre. Ai-je une idée de comment j'ai eu ça ? Aucune. Enfin, j'ai bien ce rêve étrange mais. Ça reste quelque chose de bien trop flou. Un rêve, justement. Il angoissait… Ce qui était compréhensible. C'était un peu « et paf, j'ai la peau super raide du jour au lendemain » tu m'étonnes qu'il angoisse. Mais. J'en sais rien. Alors, toujours avec mon attitude j'en foutiste, je lui réponds.

« Je me suis posée la question, oui. Mais le fait est que. J'en sais rien. A-t-on ça de base ? Est-ce qu'on me l'a transmis ? Est-ce qu'on nous le « réveille » ? »

Seulement… Toutes ces questions étaient ridicules. Même pas angoissantes, par rapport aux autres. Je rompt le contact visuel pour frotter mes cheveux de mes mains.

« Et si ce n'était pas un pouvoir, mais une maladie ? Est-ce le fruit d'une expérience ? Est-ce qu'un type s'est amusé à jouer avec mon corps juste pour voir ce que ça fait ?! »

Je ravale une dernière question de justesse. Concernant le prix. Le prix à payer. Je le connais, ma jambe. Mais. Et si ce n'était qu'un début ? Après tout, Cielo a dit qu'il allait bientôt avoir besoin de lunettes… J'en ai conclu une mauvaise vision… Est-ce à cause du pacte ou est-ce juste naturel ? Non, il est trop jeune. Évolutif. Ça peut évoluer. Le prix peut évoluer… Pas que perdre ma jambe en entier me gêne… Elle ne me sert plus à rien aujourd'hui mais… Si... si c'était une main ? Un bras ? Et si… C'était l'autre œil ?!

« Je me souviens pas. J'en sais rien. Je sais pas ! »

Je soupire. Arrête de bouger et de parler. Reprends-toi. Tout va bien. Je ferme les yeux soupire à nouveau puis relève la tête et les réouvre, un sourire ironique aux lèvres.

« En somme. Angoissez. Parce que vous ne le verrez pas venir le jour où ça vous arrivera. Si un jour cela vous arrive. Et c'est bien ça, le problème. »

L'oeil dans le vague, le sourire toujours ancré, je rajoute

« Parce qu'un don a toujours un prix. »

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Andreas Korbemynn
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De Andreas Korbemynn, vendeur d'idées Mar 7 Juil - 9:11
Andreas écouta très attentivement la réponse de Roanne. La jeune fille avait à peu près les mêmes hypothèses que lui : quelque chose de latent dans le corps qui finissait par se réveiller un jour. Elle évoqua cependant une hypothèse qu'il n'avait pas envisagée et qui était plutôt rassurante pour Andreas : une maladie. Voilà qui ouvrait de nouvelles perspectives. Ce n'était peut-être pas une maladie au sens le plus courant du terme, à savoir un virus qui traîne dans l'air et que l'on peut attraper, mais tout simplement le genre de maladie qui se développait sans raison. C'était plus rassurant pour Andreas, dans la mesure où il imaginait que les probabilités d'attraper un pouvoir devaient être à peine plus élevées que celles pour une maladie grave. Autrement dit, tout était une question de chance et, de ce côté-là, Andreas s'estimait – en tout humilité – bien pourvu.

« Une maladie, c'est intéressant comme idée. Ce serait une maladie assez étrange, cela dit. Mais pas plus étrange que de considérer que les pouvoirs font partie intégrante de l'évolution de l'espèce humaine, selon une théorie darwiniste. »

Quant à l'expérience ou le mégalomane désirant s'amuser un peu, Andreas l'avait plus ou moins envisagé.

« Évidemment, les expériences ne peuvent pas être mises de côté... mais on reste dans le même domaine, plus ou moins... » commenta-t-il simplement.

Là où les choses devinrent étranges, c'était sa façon de répéter qu'elle ne savait pas et ne se souvenait pas. Andreas avait l'impression que ça cachait quelque chose. Mais il ne s'attarda pas sur ce détail. Cela signifiait seulement qu'elle n'avait pas envie de développer le sujet, tout simplement. Il s'était promis de ne pas trop insister si elle refusait de répondre.
L'échange se conclut par un « Angoissez » qui donna quelques frissons à Andreas. Ce n'était pas tous les jours que l'on disait à quelqu'un d'avoir peur pour ce qui pourrait arriver. Angoissez... c'était justement ce qu'il voulait éviter.

« Bon, ce n'est pas grave, répondit seulement Andreas. Je vais seulement croiser les doigts pour éviter les pouvoirs... »

Andreas pensait en avoir fini avec la discussion, mais ce n'était apparemment pas le cas de Roanne qui ajouta une très énigmatique remarque sur un prix à payer. Finalement, peut-être celle-ci savait-elle quelque chose qu'elle semblait déterminée à lui cacher, mais en lui laissant une chance de découvrir ce qu'elle cachait. Un test ? Voulait-elle voir à quel point il pouvait se montrer intelligent ? Il risquait bien de la décevoir.
Il ne pouvait pas lui demander quel avait été le prix. Andreas pensait qu'il était mental ou sentimental, car le handicap... certes, il y a bien l'histoire de sa jambe, mais elle l'avait perdue quand elle était à l'hôpital : logiquement, Andreas pensait qu'elle avait été opérée lors de son séjour là-bas.

« Le prix... répéta-t-il. Vous semblez avoir perdu quelque chose d'important. Est-ce que vous vous sentez encore vous-même, ou vous êtes définitivement différente ? »

Andreas n'osait pas vraiment continuer : il savait faire preuve d'un soupçon de diplomatie quand il le fallait. Il ne voulait pas la forcer à dire quelque chose qu'elle voulait cacher. Mais si elle en souffrait... elle avait le droit de le dire. Si tous les personnes à pouvoir souffrent, pensa Andreas, alors peut-être la solution serait-elle d'apaiser cette douleur, même si je ne me suis jamais demandé comment faire.

« Vous êtes étrange, Roanne, avoua Andreas. J'ai parfois du mal à vous cerner. Vous êtes une fille extrêmement intelligente.. » Façon détournée de dire qu'elle savait jouer avec les gens. « … et vous avez beaucoup de talent, même si vous ne vous en rendez pas compte. Et pourtant... je ne sais pas, vous avez quelque chose d'étrange. Pas forcément désagréable ou dérangeant mais quelque chose qui vous rend... particulière. Vraiment spéciale. Du coup, je ne sais jamais si je peux vous faire entièrement confiance. Je ne dis pas que vous me mentez, bien sûr, je ne pense pas. Mais je pense qu'il y a des éléments dans votre vécu qui font que vous ne pouvez pas vous confier totalement à moi. »

Jouer la carte de la compassion n'était pas seulement une stratégie de la part d'Andreas : il pensait vraiment ce qu'il disait. Il s'était d'ailleurs montré très maladroit dans sa formulation, ce qui voulait bien dire qu'il était sincère. Mais il avait tout simplement envie de montrer à Roanne qu'il était digne de confiance... même s'il savait que ça n'était pas vraiment le cas.
Roanne Ferlin
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De Roanne Ferlin, comère Mar 7 Juil - 19:07
Je soufflais encore un peu. J'ai toutes les raisons de penser que c'est une expérience plus qu'une maladie. Celle-ci d'hypothèse, je l'ai juste imaginée pour moi-même, car c'est tout à fait plausible. Mais pas pour Cielo. Une maladie qui ferait rendre vivant des dessins, c'est une idée quelque peu stupide.
Seulement croiser les doigts pour ne pas avoir de pouvoirs hein ? J'en pouffe de rire. Ouais. C'est la seule solution. Sachant qu'on ne sait pas d'où ça vient, ni par qui ou quoi, il ne reste que cette solution.

Définitivement différente ? Sans aucun doute. La moi d'autrefois aurait juste détourner les yeux et serait partie dès le début de cette conversation. Enfin, d'un sens, nous ne l'aurions jamais eu mais sur le principe. La moi d'autrefois serait rentrée directement chez elle après son cours, elle ne se serait pas perdue dans un café random. Ironique. Je me préfère aujourd'hui, à être capable de parler avec d'autres personnes plus facilement, à ne plus angoisser pour mes études ou autres aspects de la vie de tous les jours… En contre-partie, j'ai gagné des angoisses plus violentes sur mon pouvoir, et quelques difficultés de déplacement… Quoi que ce n'est pas le plus grave.

Aux compliments qu'il m'adresse, je souris. Du talent hein ? Je me savais douée pour emmerder le monde mais que quelqu'un me fasse un tel compliment… Surtout Andreas. Surtout dans les mots qu'il a utilisé. Ce sont pas les mots contrôlés qu'il a eu l'habitude d'utiliser jusque là.

« Pas me confier totalement à vous ? Voyons, je suis bavarde, mais je ne vous connais que depuis aujourd'hui. »

Qui m'a déjà soutiré énormément de choses, je trouve. Même si j'aime parler, après tout. Lui ou un autre… J'en ai certes pas raconter autant à Aleks mais. Les réactions semi-contrôlées d'Andreas sont amusantes à observer… Sans doute est-ce pour ça ?

« Disons que je ne sais pas ce que vous comptez exactement faire des informations que je vous donne. Je ne vous ai pas menti, effectivement, je déteste ça. »

Dis-je en insistant sur la dernière partie.

« Le reste ne concerne pas seulement ma personne, mais d'autres. Je me fiche de ce qui m'arrive ou de ce qu'on peut penser de moi. Mais je refuse. Je refuse que mes actes aient une incidence néfaste sur d'autres personnes que je ne connais pas. »

Et surtout que je ne vois pas. Lorsque ça ne concerne que moi et mon interlocuteur, je m'en fiche de raconter tout ce que je veux. Comme je l'ai dis,

« Je n'aime pas être victime indirectement des actes d'autres personnes, alors je ne le ferais pas subir moi-même aux autres. »

Je souffle un peu.

« Par conséquent, j'ai bien peur de devoir vous laisser mariner. Deviner. »

Mais je vous ai donné des indices.
Andreas Korbemynn
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De Andreas Korbemynn, vendeur d'idées Mer 8 Juil - 14:31
Roanne ne comprenait pas totalement ce qu'Andreas avait voulu dire, mais ce n'était pas très grave : ce n'était qu'une question de point de vue. Andreas voulait toujours plus d'information, sans se rendre compte que Roanne s'était effectivement très bavarde et qu'il devait s'en contenter. Elle souleva également le problème, essentiel, de l'utilisation des informations qu'elle lui donnait, chose qu'il avait volontairement laissé de côté. Elle devait seulement se douter qu'il n'était pas un journaliste ou un curieux, et ça devait lui suffire.

« Ça se comprend. » répondit seulement Andreas, qui ne fit pourtant pas mine d'en dire plus.

Comme il s'en doutait, Roanne était plutôt bien consciente des conséquences de ses paroles et agissait en conséquence. C'était presque touchant, la façon dont elle semblait vouloir le préserver de certaines vérités difficiles à assimiler. Elle n'avait pourtant aucune raison de le faire, ce qui surprenait Andreas. Peut-être ne comprenait-il pas l'être humain aussi bien qu'il le pensait.
Au final, c'était un refus de la part de Roanne, malgré les précautions qu'elle prenait. C'était contrariant, mais avec tout ce qu'Andreas avait déjà appris, il devait se montrer satisfait. Peut-être trouverait-il plus tard les indices que Roanne lui avait donnés, soit en y repensant, soit en tombant sur d'autres informations dignes d'intérêt. Il devait s'en contenter pour aujourd'hui.
Andreas réfléchit à d'autres questions qu'il pourrait poser à Roanne, mais il avait déjà suffisamment de matière pour construire ses prochaines réflexions. Qui plus est, il avait peur de la lasser et de la pousser à abréger l'entretien d'elle-même. Il estimait qu'il s'était déjà bien servi d'elle, et qu'il ne serait pas très moral d'insister.
Par conséquent, Andreas préféra mettre fin à l'entretien lui-même. Si elle avait de son côté des questions à lui poser, il accepterait bien entendu d'y répondre, mais il ne donnait pas l'air d'en avoir très envie. C'était toujours comme ça avec Andreas : il était plutôt gentil et acceptait volontiers de rendre service, mais il ne faisait pas grand chose pour le faire comprendre aux autres. Lui d'abord, somme toute.

« Merci en tout cas pour ce que vous avez fait pour moi aujourd'hui. Ça ne semble pas grand chose, mais vous m'avez vraiment donner matière à réfléchir, et j'en avais vraiment besoin. En bonus, vous m'avez expliqué beaucoup d'aspects de Pacydna, des aspects que je n'aurais sans doute pas découvert par moi-même, et ça m'a franchement été utile. Pour tout cela, merci. »

Andreas était sincère : il considérait qu'il avait désormais une certaine dette envers Roanne. Si un jour elle avait besoin de son aide, il se devrait de la lui fournir s'il ne voulait pas éprouver des remords. Il ne le dit certes pas, pour ne pas l'inciter à venir le trouver au moindre petit souci, mais il savait qu'en général, les gens étaient facilement enclins à lui demander des services impliquant une importante somme d'argent. Après tout, c'était logique de rémunérer quelqu'un grâce à qui vous aviez gagné beaucoup d'argent.
Sans compter qu'il y avait également une certaine part de respect dans ce qu'il disait. Il estimait vraiment Roanne, et il n'oublierait jamais tout ce qu'elle avait pu lui apporter ce jour-là : des informations, c'est vrai, mais aussi un échange humain d'une rare qualité comme il en avait trop peu souvent.

« J'aimerais pouvoir vous dire comment je vais utiliser ces informations, dit-il pour faire écho à l'une des phrases de Roanne, mais pour être honnête, je n'en ai absolument aucune idée. Je ne peux pas prévoir à l'avance ce qui est utilisable ou non. Mais si vous voulez, lorsque je l'aurai trouvé, je peux vous envoyer un message via Erinnern pour vous en informer. »

Andreas commença à rassembler ses affaires pour sortir son téléphone, avec lequel il comptait payer. Il se doutait bien que la serveuse, même si elle l'évitait comme la peste désormais, allait finir par surmonter sa réticence à l'approcher pour lui réclamer le paiement de leurs consommations.

« D'ailleurs, si vous en avez envie, vous pourrez alors me donner votre avis sur mon idée. J'aime bien récolter des avis : le feedback, c'est toujours quelque chose d'important dans mon métier. Je sais que vous êtes franche et honnête, ce qui ne rendrait les choses que plus intéressantes. »

Andreas héla la serveuse pour l'addition, qui lui répondit qu'elle arrivait. Il se tourna ensuite vers Roanne :

« Je vais payer pour vous aussi, il n'y a pas de raison. Après tout, c'est moi qui ne sais plus quoi faire de mon argent... »

La facture ne serait pas salée du tout, il pouvait bien se le permettre. C'était moins de la générosité qu'une partie de la rémunération pour services rendus – et cela coûtait bien moins cher que de payer un collaborateur ou d'engager quelqu'un pour lui fournir ces mêmes informations. Il était gagnant sur toute la ligne.
Bon, d'accord. Peut-être appréciait-il Roanne aussi. Assez pour lui payer deux ou trois viennoiseries.
Roanne Ferlin
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De Roanne Ferlin, comère Mer 8 Juil - 16:45
Je souris à ses remerciement. Il n'insiste pas. Et quelque part, je me doutais un peu qu'il n'allait pas le faire. Si je ne sais pas exactement ses intentions, j'ai remarqué qu'il était un minimum diplomate. C'était sans doute à cause de ça que j'ai parlé autant ? Peut-être… Ou peut-être parce qu'il participait aussi, je n'étais pas seule à parler, il avait ses opinions et ses questions. C'était intéressant et vivant.

« Mais de rien, c'était très argréable ! »

Wow, savoir en avant première les projets d'Andreas ? Cela me paraît être très intéressant… Je suis curieuse de voir ce qu'il fera de tout ce que je lui ai dis… Et puis, pouvoir lui parler à nouveau, même au travers des réseaux sociaux, j'en serais ravie. De même que donner mon avis, si je suis si estimée en plus… Cela fera flatter mon ego un peu plus.

« Eh bien, j'en serais ravie ! Je suis curieuse de voir ce que vous allez faire. »

Mais je compris le l'entrevue d'aujourd'hui allait prendre fin. La demande d'addition, tout ça. Je me sentis un peu tristounette, je m'amusais bien… Mais toutes bonnes choses ont une fin et je dois faire un truc en rentrant. Joie intense. Mais il m'invite, et ça, c'est extrêmement classe. Soit dit en passant, je vais devenir experte pour me faire invitée...

« Oh ! Merci beaucoup ! »

Ce n'est pas cher, et il est riche, apparemment. La classe. Je crois que je me suis fait une connaissance très utile. Même si ce n'est pas réellement l'argent qui me manque puisque ce que j'ai est suffisant pour mon rythme de vie mais… Juste, c'est classe.

« Héhé, c'est très classe. Même si dire ne pas savoir quoi faire de son argent ici risquerait de vous attirer des bricoles. »

Je ricane.

« Et là, ce ne sont pas ceux qui ont des pouvoirs qui seront les plus dangereux. »

Puisque nous avons tous des allocations, lorsque nous ne travaillons pas. Donc nous ne sommes pas dans le besoin… Contrairement à certain…

« Ah mais, c'est quoi, votre métier ? Il ne me semble pas que vous me l'ayez dit... »

Et la serveuse arrive avec sa petite machine de poche qui soutire de l'argent. Ah ça, pour prendre de l'argent, elle se pointe en 15 secondes hein !

« Nous avons un café, un café épicé, deux chocolats chauds, deux pains au chocolat et une tartelette ? »

Elle nous annonce ensuite le prix Non, je n'ai pas la flemme de réfléchir à combien ça revient, c'est faux. Si Andreas est si riche que ça, il ne devrait même pas sentir la chose passer. Moi par contre, j'aurais grimacé…
Andreas Korbemynn
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De Andreas Korbemynn, vendeur d'idées Jeu 9 Juil - 21:34
Roanne avait l'air un peu déçue par la fin de l'entretien, et Andreas pensait comprendre ce sentiment. Ils s'entendaient bien, tous les deux et, comme l'avait dit Roanne, c'était agréable. Il n'avait pas besoin de noter dans un coin de sa tête de la recontacter lorsqu'il aurait son idée. Elle l'avait marquée, il ne risquait pas de l'oublier de si tôt.
Roanne accepta de le laisser payer, trouvant sans doute logique que le plus riche des deux paie. C'était très classe, selon elle. Andreas accueillit le compliment d'un haussement d'épaules. Par contre, il fut un peu plus attentif à ce qui ressemblait à un avertissement : afficher aussi clairement sa richesse risquait de pousser les autres à s'en prendre à lui. C'était effectivement le genre de chose qui faisait partie du quotidien d'Andreas quand il était au Danemark : se protéger d'ennemis qui pouvaient chercher à l'assassiner pour améliorer leurs affaires. Ce genre de cas arrivait rarement, mais ce n'était pas non plus risque inexistant.

« J'en tiendrai compte. » répondit Andreas.

Son ton était mi-sérieux, mi-amusé, comme s'il ne prenait pas totalement la remarque au sérieux... et comme s'il ne se moquait pas non plus. De toute façon, il ne pouvait pas comprendre ce que cela faisait, de vivre d'allocations, dans la mesure où tout le monde dans sa famille avait travaillé, d'une façon ou d'une autre. Les Korbemynn avaient toujours eu envie d'améliorer leur quotidien, semblait-il.
Tiens, justement, la question du métier revenait sur le tapis. Roanne lui rappela qu'il ne lui avait pas clairement ce qu'il faisait de sa vie, et il se souvenait à présent qu'il s'était montré très vague.

« Je ne vous l'ai pas dit ? » s'étonna-t-il malgré tout.

Ce n'était pas vraiment que ça le dérangeait de le dire : il fallait de tout pour faire un monde, et Andreas assumait parfaitement le fait d'être un profiteur. Le problème était ailleurs : il n'avait pas envie de décevoir Roanne. Elle faisait désormais partie des rares personnes dont il se souciait un peu des opinions.

« Je vous le dirai... juste après avoir payé. » répondit Andreas en désignant la serveuse qui arrivait.

Effectivement, elle s'était précipitée pour recevoir le paiement, sans doute heureuse d'avoir enfin un signe qu'Andreas allait partir – mais l'appel de l'argent n'y était pas pour rien. Alors que Roanne grimaçait à l'annonce d'un prix qui lui paraissait un peu trop élevé, Andreas vérifia qu'elle ne s'était pas trompé dans ses calculs. Vérifier les prix, c'était son travail, et naturellement, il ne pouvait pas laisser passer la moindre erreur dans ce domaine.

« Deux tartelettes. » corrigea-t-il.

Trop honnête. Andreas se demanda ce que Roanne allait en penser – n'importe qui aurait gardé le silence pour économiser le prix assez conséquent d'une tartelette, et c'est sans doute ce qu'Andreas aurait fait lorsqu'il était lui-même limité au niveau de son budget. Il estimait cependant qu'il était très malhonnête de profiter ainsi d'une erreur d'une serveuse alors qu'il n'avait pas besoin de cet argent. Il savait qu'en fin de journée, lorsqu'ils feraient les comptes, l'erreur serait repérée. Oh, peu importe ce que la serveuse prendrait pour ce manquement flagrant à son travail – Andreas n'était pas encore compatissant pour cela -, mais il pensait au manager, qui n'aimerait pas perdre de l'argent pour des raisons aussi stupides.
La serveuse le regarda d'un air méfiant, soupçonnant l'homme d'affaires de faire étalage de sa richesse en faisant ce genre de correction, négligeant totalement la possibilité qu'Andreas était peut-être tout simplement... honnête. Cela dit, ça se comprenait : Andreas lui-même ne se considérait pas comme une personne honnête.
La serveuse corrigea le prix en conséquence, et Andreas paya rapidement. Ceci fait, la serveuse s'éloigna. Andreas n'attendit pas qu'elle fût hors de portée de voix pour dire à Roanne :

« Avant, avec l'argent liquide, on pouvait se permettre de donner des pourboires aux serveuses. »

Mais ça, c'était avant. Andreas se montrait mesquin, mais il considérait la serveuse comme une très mauvaise employée et il tenait à ce que cela se sût.
Il avait cependant promis à Roanne de révéler son véritable métier une fois qu'il aurait payé. Cette fois-ci, Andreas attendit de voir la serveuse disparaître avant de prendre la parole. Il avait eu le temps de réfléchir à la façon de présenter les choses. Comme il n'existait officiellement pas de façon d'appeler son métier – on se disait « dans les affaires » ou négociant, mais personne ne disait clairement ce qu'il faisait – il se décida de présenter son travail la façon la plus réaliste possible.

« Mon métier est simple : je me fais de l'argent à partir de rien. Je ne vends rien, je n'achète rien, je ne fais rien, je me contente juste de vendre des idées. Des concepts si vous préférez. Vous savez qu'un inventeur peut déposer un brevet pour protéger sa création ? Eh bien, le principe est plus ou moins le même, sauf que je dépose un brevet avant que l'invention ait été réalisée. Le processus est bien sûr plus complexe que cela, bien sûr, puisqu'il faut s'assurer que le produit est réalisable et potentiellement désiré, mais dans l'idée, c'est cela. La seule chose que je fais, c'est dire que l'idée vient de moi. »

Andreas fit une pause, un large sourire illuminant son visage :

« En fait, on pourrait dire que je vends mon image. »

Le sourire était peut-être un peu forcé : Andreas savait que son métier était aux antipodes des sages vertus du travail. Un profiteur. Un homme d'affaires dont le seul travail consistait à faire fonctionner le cerveau. Il n'avait aucun autre mérite, il le savait. Cela lui était égal : tout le monde savait que l'argent se gagnait par la ruse plutôt que par le mérite.
Mais parfois, de trop rares fois, lorsqu'il rencontrait une personne comme Roanne, Andreas ne pouvait s'empêcher de penser que le monde était injuste. Lui aussi avait été pauvre un jour, et lui aussi aurait craché au visage du premier imbécile venu qui serait venu lui coller sa réussite sous le nez. Si encore il était un inventeur, un scientifique, un ambassadeur... mais il était seulement Andreas, un imposteur qui avait construit son empire sur le mensonge.
Il crut bon d'ajouter :

« J'espère que vous n'êtes pas trop déçue. Je suis loin d'être un homme bien. »
Roanne Ferlin
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De Roanne Ferlin, comère Ven 10 Juil - 22:26
… Non, tu me l'as pas dit, si non je n'aurais pas demandé, abruti. C'était sûrement ce qui était marqué sur mon front à ce moment là. Par contre, le fait qu'il préfère me le dire après est assez étrange. Ça se trouve, c'est juste un charlatant et j'ai discuté avec la plus vile des crapules ? Enfin. Non. Ceux-là ne donnerait pas le suspense. Ils balanceraient un métier – bien payé - au hasard et basta. A-t-il honte ? Lui qui se vante presque d'être riche ?

Il corrigea la serveuse. Je ne sais pas ce qui l'a motivé avec ça. Personnellement, je n'aurais rien dis. D'un sens, j'avais oublié qu'il en avait pris deux mais… Du moment que je peux payer moins cher… Non pas que je sois une voleuse ou quoi que ce soit de ce genre, je préfère payer plutôt que de m'attirer des problèmes. Mais si c'est une erreur de la vendeuse, je ne fais pas partis de ces gens qui la corrigerait. Est-ce de l'honnêteté ou du zèle ? Allez savoir. J'aime à penser que c'est de l'honnêteté puisqu'il l'a été jusque là. Normalement.

« Ah, parce que vous lui auriez donné un pourboire, vous ? »

Avec un sourire ironique, tout aussi fort que mon vis-à-vis. Je sais qu'Andreas n'appréciait pas la serveuse plus que ça. Ça ou alors il l'adorait tellement qu'il lui menait la vie dure… Je préfère la première option. Une fois la serveuse disparue de notre champ de vision, je dirige mon regard vers mon interlocuteur, la tête posée sur mes mains, j'attendais simplement qu'il m'explique son métier, chose qui avait l'air assez difficile à faire sortir.

Et le fait est, ce qu'il fait est… Étrange ? Je sais pas. Il fait rien donc, il trouve des idées. Je fronce les sourcils et tourne la tête machinalement en essayant de comprendre exactement ce qu'il faisait. Il vend son image… Hmm. Je comprend pas trop. Je continue de le regarder en me grattant légèrement la tête. Je n'arrivais pas à savoir pourquoi il avait l'air aussi… Peut-être pas honteux mais. Peu fier ? De ce qu'il faisait.

« Donc. Hmm. Vous réfléchissez à des idées de… concepts ? Et si c'est viable ou potentiellement exploitable, vous posez un brevet ? Et ensuite… Ce sont les autres qui produisent. Mais comme ce sont vos idées, vous récoltez le pactole ? Et parfois c'est au plus rapide. »

Je marque un blanc

« Pratique pour les feignants qui veulent pas se casser la tête. Puisque d'autres le font pour eux. »

Je me gratte la tête une dernière fois avant de la redresser.

« Mais moins drôle pour ceux qui réfléchissent aussi. »

Ah. Ouais. Je vois mieux le problème. C'est au plus rapide. Parfois même au plus magouilleur... D'où le fait qu'il ne se considère pas comme un homme bien. La tête à nouveau sur le dos de mes mains, je lui souris.

« Quel homme intéressant que voilà. Je suis d'autant plus curieuse des idées que vous allez avoir sur notre dos. »

Je ne pouvais pas m'en empêcher. Mais s'il est devenu plutôt riche, c'est qu'il doit être plutôt bon pour trouver… Avant les autres.

« Et voir si ce que je vous ai dis va vous influer quelque part… Après tout, vous avez une exclusivité… Qui n'en sera plus une un jour, j'en suis sûre. Et ce ne sera pas ma faute. »
Andreas Korbemynn
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De Andreas Korbemynn, vendeur d'idées Dim 12 Juil - 11:06
Roanne l'avait de plutôt bien cerner Andreas. En effet, lorsqu'il avait fait remarquer qu'auparavant, on pouvait donner plus facilement des pouvoirs, elle avait sous-entendu qu'il ne lui aurait pas donné de pourboire, ce qui était le cas. Andreas estimait que la serveuse ne le méritait pas, car son service était déplorable. Il lui aurait fait comprendre son mécontentement de cette manière. C'était triste qu'on lui eût retiré cette possibilité...
Roanne avait en revanche plus de mal à comprendre le métier d'Andreas. Cela ne l'étonnait pas vraiment, car il ne s'agissait pas d'un métier classique comme boulanger ou instituteur. C'était typiquement le genre de métier qui se développait dans les failles du système et qui l'exploitait. Certains gagnaient leur vie en faisant de la spéculation, d'autres en s'abrogeant la paternité des dernières inventions.

« C'est plutôt bien résumé. » confirma Andreas.

Il ne rajouta rien, attendant de voir la réaction de Roanne. C'était cela qui l'intéressait plus que tout. Voir ce que les gens normaux – c'est-à-dire ceux qui avaient un niveau de vie dans la moyenne – pensaient de lui. Andreas sourit en entendant le mot « feignant », car c'était tout à fait le cas. Elle se montrait assez critique avec lui, mais il en avait tellement l'habitude que ça ne le dérangeait pas vraiment. On ne faisait pas ce genre de métier lorsqu'on faisait preuve de tels remords. Et puis, l'argent, c'était lui qui l'avait, après tout.
Mais Roanne n'avait pas l'air aussi déçue ou dégoûtée qu'il le croyait. Andreas pensait être bon pour une dénonciation virulente de sa participation au système capitaliste. Au lieu de cela, il se trouva être un « homme intéressant ». Il hallucinait presque.

« Alors ça ne vous dérange pas ? s'étonna Andreas. D'habitude, les gens n'aiment pas vraiment qu'on fasse de l'argent sur leur dos... »

Peut-être était-ce dû à l'histoire si particulière de Roanne. Andreas n'était pas forcément plus mauvais que les jeunes qui l'avaient agressée. Lui, au moins, ne faisait de mal à personne, si ce n'est peut-être quelques concurrents. Mais aucun d'eux ne se retrouvait sans un œil un moins pour de telles raisons.

« Évidemment que je ne garderai pas toujours l'exclusivité de mes idées. J'ai peut-être un peu d'avance sur la plupart de mes concurrents... » Mais elle fondrait bien vite que l'annonce des pouvoirs serait confirmée. « … mais ce qui compte, c'est moins la source que ce que j'en ferai. Et vous voyez, là, il y a des choses à faire. Financer un programme destiné à découvrir l'origine des pouvoirs, par exemple. Ce genre d'initiative, si elle réussit, peut vous faire entrer dans l'histoire, même si financièrement c'est loin d'être l'affaire du siècle. Mais quel homme ne rêve pas de postérité ? »

Pas Andreas, en tout cas. Il avait peut-être du mal à désirer des enfants – mais pour lui, ce n'était pas grave, il pouvait en faire même à soixante-dix ans s'il le souhaitait – mais l'envie de laisser sa trace dans ce monde était tout de même là. Être connu, c'était bien, c'était valorisant, mais au bout d'un moment, cela ne suffisait plus. Devenir une légende finissait parfois par être l'objectif de certains hommes, et Andreas lui-même songeait parfois à cette possibilité.

« Mais je pencherais pour un domaine plus accessible, dans les loisirs par exemple. La médecine est compétente, les structures d'encadrement aussi... mais plus j'y pense, plus je me dis que le domaine récréatif n'est pas encore assez développé, alors que c'est là que se situe le marché le plus juteux. »

Andreas ne révéla pas son intention, mais il se disait que créer une structure de loisirs où les employés avaient des pouvoirs et s'en servaient pour réaliser des choses que la science ne pourrait jamais créer était une excellente idée. L'accessibilité de la structure aux personnes handicapées était essentielle. S'il pouvait avoir accès aux statistiques des handicaps les plus courants, il pouvait même orienter certaines attractions vers un public particulier.
Même s'il ne disait rien, cela se sentait, qu'Andreas approchait du jackpot. L'idée était encore brute, trop brute pour pouvoir être révélée en public, et il en avait déjà trop dit à Roanne. Mais elle était là, bien présente dans son esprit.

« Avant que cela se concrétise, cela prendra certainement des années. Réfléchir à cette idée, contacter en secret les personnes qui me permettront de la réaliser, ensuite, faire l'annonce officielle, et commencer le processus de fabrication... » Andreas récita les différentes étapes avec lesquelles il était si familier. « Des années ne seront pas de trop. Mais je vais vous dire quelque chose... »

Il prit un air de conspirateur :

« Pour une fois, aucun brevet ne sera nécessaire. »

Si nous étions dans un cliché, Andreas aurait ricané doucement en se frottant les mains. Il n'en fit rien. Mais c'était tout comme. Il pensait à cette future structure, et se demandait s'il n'allait pas l'appeler « parc Roanne Ferlin », en l'honneur de la jeune fille qui lui avait donné cette idée.
Roanne Ferlin
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De Roanne Ferlin, comère Ven 17 Juil - 17:52
La surprise pouvait se lire, vrai que ma réaction n'était sans doute pas celle attendue – comme souvent, c'est ma spécialité en quelque sorte – mais il faut de tout pour faire un monde donc… Je n'ai fais que dire ce que je pensais.

« Écoutez, il y a eu de nombreuses personnes qui se sont fait de l'argent sur notre dos ici. Vous n'êtes pas le premier et vous ne serez pas le dernier. Mais c'est ce qui a fait Pacydna quelque part, je pense. Et toutes les évolutions qui vont avec alors… Pourquoi pas ? »

Ah la prospérité… Je peux comprendre. Il est vrai que c'est grisant. Mais cela me fit sourire. Si ce type ou cette chose a réussit à nous faire oublié son existence – du moins en grande partie – cela m'étonnerait qu'on le retrouve si facilement… Mais j'en connais un qui serait totalement partisan de cette idée.

Je relève la tête de ma main, intéressée par les paroles de mon vis-à-vis. Je ne dis jamais non aux loisirs personnellement – au grand dam de mes parents – vrai que cette ville est pas mal pour nous, mais que niveau loisirs, ça reste très moyen. Ce n'est pas vraiment une destination touristique… Sauf peut-être pour la green powder et sa salle de réalité virtuelle ou les lieux dits « naturels »… mais ça reste pas folichon.

« Eh bien. Je savais que c'était pas dans la facilité mais tant de démarches… J'imagine qu'il faut des gens pour faire ce genre de truc… Euh. Ça peut paraître idiot mais. Pourquoi un brevet ne sera pas nécessaire ? »

Son expression était un peu flippante. Enfin normale mais flippante. Difficile à définir mais. Je me dis qu'on a juste pas intérêt à se mettre au travers de sa route… Même moi. Même si ici, les handicapés « ont les pouvoirs » mais ce monsieur est riche, il risque d'en avoir plus que moi.

« Eh bien, ne jamais vous sous-estimer hein… Hmm. très intéressant, j'espère en savoir plus dans le futur ! »

Je lui souris.

« Mais faites attention, à Pacydna, les personnes sont très critiques dès que cela concerne le handicap. Vous oubliez ne serait-ce qu'une seule pathologie et vous pouvez être sur que votre idée sera bien moins populaire… Enfin, d'un sens, si ça ne les concerne pas, c'est pire. »

Je lève les yeux au ciel de dépit.

« Le problème c'est que certaines pathologies apparaissent du jour au lendemain de manière inédite, il est presque impossible d'être adapté à tout. C'est pour ça que Pacydna a mit en place les robots pour les handis. Mais parfois, les ingénieurs sont obligés de repenser leurs caractéristiques puisqu'un nouvel handicap s'est formé. »

Je hausse les épaules

« Bref, ce sera toujours en mouvement... »

Sauf si on arrête les ou le malade qui aime nous charcuter...
Andreas Korbemynn
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De Andreas Korbemynn, vendeur d'idées Dim 2 Aoû - 22:49
Andreas n'était pas habitué à tant de cynisme façon à son métier, surtout de la part d'une personne aussi jeune. D'ordinaire, les réactions étaient un peu plus virulentes. Certaines l'aimaient, admiraient son génie, même si cela s'accompagnait parfois de quelques critères plus ou moins pertinentes. Certains le détestaient, le jalousaient, criaient au scandale, en l'accusant de n'être qu'un profiteur. Enfin, la plupart des gens s'en foutaient tout simplement et ignoraient sa présence. Mais accepter le fait qu'il devait y avoir des profiteurs... ? Voilà qui était étonnant. Andreas ne savait pas s'il s'agissait là d'une preuve de maturité, ou au contraire l'expression d'un désintérêt marqué pour ce genre de question. Mieux valait ne pas trancher.
Il avait l'air un peu ridicule, à rester planté là, prêt à partir, mais il avait réussi à éveiller l'intérêt de Roanne sur son projet. Andreas ne pouvait pas se permettre de partir sans répondre à ses questions. Ce n'était pas poli. Cela ne se faisait pas. Et elle méritait d'obtenir quelques informations en exclusivité, après tout, elle n'était pas journaliste et évitait la célébrité, il pouvait lui faire confiance. Enfin, tout cela était plutôt une excuse pour parler d'un sujet qui lui tenait à cœur et se vanter, mais il n'y pensait pas vraiment. Andreas savait très bien qu'il était trop fier pour tout révéler ainsi... d'autant plus qu'il n'avait aucune idée précise de ce qu'il allait faire, en fin de compte.

« Il n'y aura pas besoin de brevet, car ce ne sera pas un objet. Du moins, c'est ce que j'envisage actuellement. Mais rassurez-vous, il existe beaucoup d'autres façons de protéger ses créations, bien trop pour que je vous les détaille là tout de suite. »

En vrai, Roanne ne devait pas vraiment avoir ce genre de crainte. Andreas non plus. On n'arrivait pas à son niveau si l'on ne savait pas un minimum protéger ses idées. Ou piquer celle des autres, évidemment. Le secret résidait dans le non-dit et le démenti : si vous affirmiez que vous étiez le premier à avoir développé un concept, le match se résumait à votre parole contre celle de votre adversaire, et le plus charismatique l'emportait.
Pour une fois, Andreas n'aurait pas besoin de faire appel à des inventeurs : il voulait tout imaginer lui-même, du design à l'attraction. Il déterminerait quelles sensations ses clients devraient ressentir. Il ferait appel à des ingénieurs qui donneraient naissance à ses idées. Andreas deviendrait le chef d'orchestre, en quelque sorte, le pivot central de toute cette folle aventure qui se dessinait déjà son esprit.
Non, la véritable crainte de Roanne – s'il s'agissait bien d'un crainte – était la réaction des futurs clients. Cette brave petite pensait à tout. Elle ferait une assistante idéale, vraiment. Pourquoi Andreas avait-il l'impression que pour la convaincre de travailler pour lui, un bon salaire et une entrée dans la bonne société ne serait pas suffisant ? Pour lui, ça l'avait été, mais cette fille était différente.
Le conseil était toutefois très avisé. Laisser de côté une partie du public serait une véritable catastrophe. Andreas avait beau savoir qu'il ne pouvait pas atteindre l'ensemble d'une population, une partie de lui – la plus ambitieuse, la plus mégalomane également – avait toujours eu le désir d'y parvenir. Ce serait sans doute la forme la plus proche de divinité à laquelle il pouvait prétendre. Autant dire que ce conseil tombait à pic :

« Vous avez bien raison de me dire cela. Je compte bien faire en sorte de toucher un public aussi large que possible, il y aura donc quelques laissés pour compte, malheureusement. Je dois donc me préparer à faire face à des mécontentements. Je me concentrerai sur les pathologies les plus courantes et les plus répandues. Si j'ai des statistiques sous la main, cela devrait aller, non ? »

Andreas était trop optimiste pour se laisser démonter par une idée aussi simple que l'apparition de nouvelles pathologies. Il était certain que les gens comprendraient.

« Au pire des cas, j'inviterai les personnes souffrant d'une de ces nouvelles pathologies à prendre contact avec moi pour en discuter. Je suis certain qu'elles apprécieront l'initiative, qu'en pensez-vous ? »

Un parc universel, entièrement accessible aux handicapés – évidemment -, où le handicap serait au cœur du sujet. Voilà qui faisait une bonne problématique. En voyant Roanne, Andreas avait déjà quelques idées. La perte de son œil et de sa jambe étaient deux problèmes auxquels la jeune fille avait dû faire face. Elle lui avait dit comment elle l'avait vécu. Jouer avec les sensations, les sens et la mobilité pouvait être une piste extrêmement intéressante.

« Vraiment, ma chère Roanne, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous, avoua Andreas d'un ton plutôt enjoué. Je dois avoir l'air de me répéter – c'est l'âge, sans doute. Ma vie personnelle est un peu compliqué en ce moment... » Une grimace face à ce qui semblait être une litote. « … le travail est le seul élément stable que j'ai dans ma vie. Et ces dernières années, même mon travail a été d'une médiocrité épouvantable. Alors maintenant, j'ai l'impression... j'ai l'impression d'avoir trouvé une idée fiable, qui va me permettre d'aborder la deuxième partie de ma vie... à Pacydna. »

Andreas ne l'avait pas voulu, mais pourtant, il s'était confessé aussi naturellement que soudainement. Il n'avait pas l'habitude d'exprimer trop de faiblesse – c'était mauvais pour l'image -, mais même les personnes comme lui étaient parfois en proie au doute et à l'hésitation. Il avait une idée, une piste pour connaître la vérité sur sa mère... cela ressemblait vraiment à une nouvelle vie pour Andreas.

« Oh, désolé, je ne sais pas pourquoi je vous raconte cela, se reprit immédiatement Andreas, presque bourru. Mais j'ai comme l'impression que vous devez le savoir si vous voulez comprendre ce que je fais... en admettant que vous vouliez le comprendre. »
Roanne Ferlin
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De Roanne Ferlin, comère Ven 14 Aoû - 15:11
Eh bien. Je ne comprendrais jamais ce monde bien compliqué des idées et autres trucs du genre. Trop compliqué. Même si je me doute que si on veut savoir, on peut trouver facilement mais je n'en ai pas spécialement l'envie.
De statistiques sous la main ? Sans doute. Mais déjà que le nombre d'handicapés est assez marginal, mais en plus certains comme le mien ne serait pratiquement pas présent dans les statistiques. Après tout, une amputation, ça se guérit, de base. Du moins, de nos jours, ce genre de problème est résolu par une prothèse plus vraie que nature. Ou non. Selon les goûts.

« Ce serait une idée. D'autant plus que même ici, certains handicaps sont regardés comme des étrangetés dont on ne veut même pas faire la connaissance. Je marque une petite pause. Pour reprendre mon cas personnel – de toute façon, c'est celui que je maîtrise le plus – l'amputation n'est pas un handicap faisant partis des statistiques, il n'y en a presque pas puisque le membre manquant peut être remplacé de plus en plus facilement. Du coup, ils ne se considèrent même pas handicapés eux-même. »

Le publique cible de son attraction serait plus les gens comme moi, dans ce cas, où toute compensation par prothèse ne peut être mise en place sous peine d'atroces souffrances que je préfère éviter. Allez savoir pourquoi je fais de violentes réactions allergiques à toute forme de compensation de ma jambe quel que soit les matériaux utilisés. Sans doute pour que cette contre-partie de mon pouvoir reste handicapante…

Même des personnes telles que lui sont en proie à des remises en questions ? Enfin, oui, il reste un être humain. Je lui souris alors. Une nouvelle vie à Pacydna… Quelle drôle d'idée… Elle sera nouvelle, sûrement, mais sans doute pas aussi rose qu'on peut le penser. Il n'y a qu'à regarder Cielo ou Aleks.

« Vouloir comprendre ? Hmm. Effectivement. Je suis intriguée par ce que vous faites, maintenant. Ainsi que par ce que vous ferez. »

Vous perderez-vous dans Pacydna ? Je doute que cette nouvelle idée vous permettra de partir du bon pied. Mais qui sait. Si vous avez d'autres objectifs par rapport à cela alors…

« Faites juste attention que cette deuxième partie de votre vie ne vous avale pas complètement. Cette ville a tendance à attirer autant les personnes que les ennuis. Sauf si vous êtes ici pour autre chose que vouloir agrandir votre fortune. Chose qui, excusez-moi si je me trompe, ne semble pas être la seule raison. »

Spoiler:
Andreas Korbemynn
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De Andreas Korbemynn, vendeur d'idées Sam 29 Aoû - 14:33
Parler avec Roanne avait convaincu Andreas qu'il ne connaissait pas grand chose au monde du handicap et qu'il allait devoir combler ses lacunes dans le plus bref délai. Il n'avait pas eu conscience, avant qu'elle en parle, qu'il pouvait y avoir différentes façons de le vivre et d'être vu par la société. Cela paraissait bête, mais c'était l'inconvénient avec les mots génériques : ils amenaient à mettre tout le monde dans le même sac, sans tenir compte des cas particuliers. Dans ces conditions, difficile d'atteindre tout le monde. Ces fameux laissés pour compte donneraient du fil à retordre à Andreas.
Mais ce qui gênait plutôt l'homme d'affaires était l'impression très nette que les mises en gardes de Roanne cachaient un danger qu'il ne pouvait pas éviter. Se frotter à des ennemis inattendus lorsque l'on se lançait dans un nouveau projet était banal, mais Roanne semblait dire parler d'autre chose. Un danger qui pesait sur tous les habitants de la ville un peu trop ambitieux pour leur propre bien. Andreas sentit son sang se glacer dans ses veines. Son regard se fit immédiatement soucieux. Ce que Roanne avait dit ne le laissait pas indifférent.

« Vous avez bien raison, finit-il par avouer d'un ton plus froid. L'argent n'est pas la seule chose qui m'a poussé à venir ici. »

Andreas n'en dit pas plus, par peur de se blesser. Il venait subitement de se rendre compte que Roanne pouvait deviner ce qu'il cachait, à savoir les inquiétudes qu'il nourrissait pour sa mère, et cela le mettait à l'aise. Combien d'autres personnes étaient capables de deviner ce genre de failles en lui ? Et parmi elles, combien seraient capables d'en profiter ?
Andreas fut pris du désir prompt et immédiat de mettre le plus de distance entre Roanne et lui. Non qu'il refusait catégoriquement de parler de sa mère, car il l'avait bien fait à un détective inconnu, mais cela restait dans un cadre strictement professionnel. Le détective ne s'en servirait jamais contre lui. Mais Roanne, elle, n'était pas tenu par le secret professionnel. Ce qui, tout à coup, commença à effrayer Andreas, qui se rendait compte qu'il ne savait pas grand chose de la vie en dehors de ce monde.
Mais c'était stupide. Elle l'avait averti d'un danger. Elle ne tenait pas à lui faire du mal. Cependant, l'impression qu'elle finirait par tout comprendre de lui si elle restait dans les parages était difficile à faire partir.
Autant couper court.

« Je n'ai pas envie d'en parler, expliqua Andreas d'un ton qui, d'ordinaire, suffisait à faire taire les protestations de ses subordonnés. C'est un problème qui est personnel et que je ne me vois pas aborder avec n'importe qui. Alors je vous prierais de ne pas mettre vos nez dans mes affaires, par respect pour ma vie privée. »

Remettant son manteau, Andreas vérifia qu'il n'oubliait rien avant de s'éloigner. En guise de salutations, il se contenta d'un « sur ce » accompagné d'un geste de la main avant de se retourner vers la sortie. Le café avait accueilli deux nouveaux clients depuis la démonstration de pouvoir. Ils jetaient un drôle de regard à Andreas, comme si ce dernier avait agi de façon étrange et brutale. Il leur lança un regard interrogatif qui eut pour effet de leur faire détourner les yeux. Derrière son comptoir, la serveuse arborait quant à elle un air de profond soulagement. Il était évident qu'elle ne souhaitait plus tomber sur pareil client de sitôt.
Fichtre. Il était stupide. Tout était si évident.

« Je me rends compte que vous risquez de mal interpréter ma réaction, signala Andreas en revenant vers Roanne. Je ne vous menaçais pas, ce n'est pas mon genre. Vous arrivez à me mettre mal à l'aise, avec votre lucidité et vos conseils trop judicieux, alors que je sais que vos intentions n'étaient pas mauvaises. Je suis toujours sur la défensive lorsqu'on me parle de ma vie privée. Peut-être, un jour, si nous nous connaissons mieux, vous parlerai-je de la raison pour laquelle je suis venu ici. Mais pas maintenant. Si vous pouviez... ne pas chercher à la connaître, je vous en serai très reconnaissant. »

Qu'elle laisse cela à d'autres personnes moins bien intentionnées.
C'est à ce moment qu'Andreas se rendit compte qu'il ne se reconnaissait plus. Il avait dit que ce n'était pas son genre de menacer les autres. C'était faux. C'était son genre. Il avait proféré des menaces des centaines de fois. Alors pourquoi croyait-il dur comme fer à ce qu'il lui avait dit ?
Parce que c'était la vérité. Andreas n'était plus homme à menacer. Il le comprenait à présent. Mais cela posait désormais une autre question, autrement plus difficile cette fois-ci : qu'était-il en train de devenir, et où était passé l'ancien Andreas ?
Roanne Ferlin
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De Roanne Ferlin, comère Sam 29 Aoû - 19:56
La conversation allait bien jusque là. Mais quelque chose déraille, le retour du ton froid. Je regarde mon vis à vis avec questionnement. Et la phrase agressive tombe. Un ton froid et distant qui me fait frissonner, je reste là, bouche-bée, la tête relevée de mes mains. Je le regarde mettre son manteau sans un mot, ne sachant pas quoi dire. Rien, sans doute. L'entre-vue s'arrêtera comme ça ? Je voulais continuer à discuter moi… Pas forcément aujourd'hui mais.

Je laisse tomber mes bras sur la table, encore interloquée, tandis qu'il s'était déjà rapproché de la sortie. Ma bonne humeur est totalement retombée, j'ai plus envie de me téléporter dans ma chambre pour jouer au dernier jeu en ligne sorti. Ne pas subir ces regards étranges de la part de ces clients. Aah. Merde. Je ne voulais pas. Je n'avais même pas d'arrières pensées…

Je sursaute lorsque j'entends à nouveau sa voix. Je le regarde un peu angoissée, il est bien plus impulsif que je ne l'aurais pensé. Je l'écoute, calmement, sans bouger.

« Je. Je ne le ferais pas. »

Je déglutis très légèrement… Au final, je planque mon incapacité à gérer les relations sociales par mon cynisme… Merde.

« Je suis désolée. »

Après tout, lui avait eu la décence de ne pas chercher à en savoir plus sur ce que je cache. Alors je ne me renseignerai pas. Je ne chercherai pas à comprendre.
Et un détail que j'avais presque oublié. C'est un adulte. Il y a des limites.

« Un problème mademoiselle ? Votre rythme cardiaque s'est accéléré d'un seul coup. »

Je souffle. Foutu robot offert par la ville. Je me dégage de ma table pour me tourner avec mon assistance.

« Ce n'est rien, va attendre dehors. Dis-je d'un ton plus froid
- Bien. »

Et je marmonne « Fliqués, comme d'habitude... » avant de regarder à nouveau Andreas, un poil hésitante.

« Sachez, dans tous les cas… Que si vous avez d'autres questions par rapport au monde du handicap… Je vous répondrai. »

Où est passée la Roanne pleine d'assurance ? Hmm. Chez elle en train de jouer au dernier jeu en ligne sortis. Certainement.
Andreas Korbemynn
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De Andreas Korbemynn, vendeur d'idées Mar 1 Sep - 17:48
Fichtre. Il avait fait peur à Roanne, il en était sûr. Andreas se disait qu'il n'y était pour rien si ses peurs l'amenaient à avoir des réactions disproportionnées, mais les autres n'avaient pas forcément à en subir les conséquences. Il en fut quelque peu désolé, et son visage prit un air de contrition vraiment sincère. Mais il ne s'excusa pas, car il n'avait pas été habitué à le faire, considérant que cela nuisait à son image. Il y avait bien pire dans la vie que de se faire rabrouer de la sorte par un homme d'affaires parfois trop orgueilleux pour son propre bien.
Roanne renvoya le robot qui s'était enquis de son rythme cardiaque. Andreas croyait se souvenir que tous les handicapés de la ville en avait un. En tout cas, sa mère en possédait un, et Andreas avait rapidement pu se rendre compte qu'ils n'étaient pas des serviteurs destinés à obéir à tous les ordres qu'on leur donnait, plutôt des aides-soignants destinés à surveiller la santé de leur patient et à lui prêter main-forte dans les situations difficiles. Andreas n'avait vraiment compris leur utilité qu'à partir du moment où il s'était rendu compte que sa mère en était dépendante au quotidien. Elle ne pouvait rien faire sans lui. Roanne semblait s'en sortir à meilleur compte : Andreas avait totalement oublié le robot avant son renvoi, et on ne pouvait pas dire que la jeune fille semblait en avoir un grand besoin. Il comprit qu'elle pesta contre la surveillance dont elle faisait preuve et, malgré lui, Andreas fut attendri par le spectacle. Il trouvait formidable que chaque handicapé eût son robot personnel, même si cela semblait peser à Roanne. Mais son sourire ne fut pas suffisant pour dérider Roanne, qui paraissait à présent bien plus fragile devant lui.
Andreas posa une main douce et protectrice pour l'épaule de Roanne. Il savait bien sûr qu'elle était jeune, mais il avait oublié que la jeunesse rendait les gens plus influençables. Ce qui ne voulait pas dire que l'âge vous rendait manipulateur...

« Reprenez-vous, Roanne, ce n'est rien. » lui dit-il en tapotant son épaule en même temps.

Andreas ne voulait pas passer pour le méchant de service. Ses gestes et ses paroles étaient un peu maladroites, mais il était sincère, et c'était ce qui comptait. Il ne pouvait pas non plus se permettre d'ignorer les dernières paroles de Roanne. En effet, même dans cette situation, elle lui proposait son aide, et c'était vraiment très gentil de sa part. Andreas n'avait pas envie d'abuser de sa générosité, et il pensait qu'elle avait besoin de se reprendre un peu. Un interrogatoire poussé n'était pas ce dont elle avait besoin pour l'instant.

« Si j'ai encore besoin d'aide, je n'hésiterai pas à faire appel à vous. J'envisagerai peut-être une petite rétribution pour votre collaboration, de quoi vous prouver toute ma gratitude. »

La petite rétribution n'avait pour l'instant pas encore de somme définie, Andreas préférait se renseigner d'abord sur le prix de la vie, les salaires et les allocations avant de décider d'une somme. À titre personnel, il ne voyait aucun inconvénient à donner de gros pourboires, mais il savait que certaines personnes étaient gênées par cette démonstration de richesse maladroite. Mieux valait se montrer cohérent avec les prix du marché.
Lâchant l'épaule de Roanne, Andreas se recula un peu pour qu'elle puisse mieux le voir. Il lui adressa un regard concerné, du type Est-ce que ça ira ?, attendant une confirmation qu'elle allait assez bien pour qu'il puisse la laisser. Hors de question de laisser une fille éplorée derrière lui, et ce n'était pas qu'une question d'image, cette fois-ci, il savait que ce n'était pas moral. Andreas lui offrirait également un accès VIP à son parc, mais il préférait garder la surprise pour l'instant. Il savait déjà comment justifier ce présent.

« Je vais rentrer travailler, s'excusa alors Andreas, estimant qu'il avait assez tourmenté Roanne pour la journée. Si jamais vous désirez me suivre sur Erinnern, sachez que mon pseudonyme est Hyperion. C'est un titan de la mythologie grecque, si vous voulez vous en souvenir plus facilement. Je me ferai un plaisir de discuter avec vous et de vous présenter mes projets. N'hésitez pas, surtout, je suis aussi disponible en ligne qu'en chair et en os. »

Mis à part pour parler de ma vie privée précisa mentalement Andreas, en espérant que Roanne n'allait pas garder une image trop mauvaise de lui. Il partait en tout cas sur une note positive. Andreas serra la main de Roanne, se montrant bien plus poli que lors de sa précédente sortie, avant de prendre le chemin de la sortie. Il avait vraiment hâte de recevoir des nouvelles de cette jeune fille. Elle l'intéressait, le fascinait, cristallisait autour d'elle tout ce qu'il pensait des handicapés de cette ville. S'il se demandait où était l'ancien Andreas, il était ravi de voir que le nouveau, qui était en train de se former, était capable de s'entendre avec une personne aussi charmante. Ne restait plus qu'à trouver le moyen de calmer ses ardeurs et d'éviter d'agresser quiconque lui parlait de sujets trop personnels.
Mais on ne changeait pas en un jour. Andreas venait faire un pas capital en rencontrant Roanne, en confirmant l'existence des pouvoirs et en s'initiant au monde de l'handicap. Il était déjà devenu un peu meilleur, plus sensible, moins borné dans ses idées. Et c'était déjà très bien. Mais peut-être, un jour, deviendrait-il vraiment une personne respectable...


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Un hasard qui n'en mérite pas le nom. (Roanne)

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