Le caractère

Jack était déjà un gars assez calme, mais il n'a jamais été aussi posé que depuis son arrivée à Pacydna. Son mode de vie sain lui donne bonne mine et bonne humeur, il n'hésite jamais à taquiner son interlocuteur et instaurer une bonne ambiance de conversation. Il est en effet plutôt sociable dans son genre, bien que direct dans ses propos. Cet aspect de sa personnalité n'a pas vraiment d'impact sur ses relations étant donné qu'il a généralement une bonne opinion de ses fréquentations, donc rien à redire. Il aime bien se mêler des affaires publiques, se renseigner sur l'actualité et accorder de son temps à des personnes tiers. Faut avouer qu'il est assez bon pour aborder les gens et leur tenir compagnie, sûrement un vieil héritage de son passé dans les rues de Détroit.

Après, il a un peu du mal à garder son sang-froid. Jack part généralement au quart de tour sur les sujets qui fâchent et n'hésite en aucun instant à donner son opinion, aussi crue soit-elle. Il tient cette franchise du sentiment de rare liberté qu'il éprouve à Pacydna, et il en abuse un peu. Quelqu'un qui le connaîtrait bien pourrait se montrer toutefois autoritaire et le remettre en place, chose dont il n'a pas vraiment l'habitude. Il peut également se montrer taquin à l'excès et blesser les gens, mais il parvient souvent à trouver la limite infranchissable. C'est déjà ça.

Il déteste les gens irrespectueux et qui manquent de manières, mais sera tout aussi poli avec ceux qui les maîtrisent au poil. Il rend bien leur sympathie aux personnes qu'il rencontre et a tendance à les encourager -Même les inconnus- sur les objectifs qu'ils se sont fixés. C'est d'ailleurs un des critères qui le poussent à tenir compagnie aux nombreuses personnes handicapées qui peuplent la ville, tant l'abandon peut lui paraître incompréhensible. D'un sens, ses normes et valeurs sont relativement différentes vis à vis de sa nativité américaine. Mais c'est qu'un détail, il est plutôt doué pour s'adapter.

D'ailleurs, il se plaint assez rarement. Tout n'est pas rose à Pacydna, mais il s'y plait bien. Même quand son patron l'exploite pour faire la bouffe alors qu'il est sensé être payé pour le service, il ne rechigne pas à la tâche. Après, faut avouer que Jack ne râle pas quand il a l'occasion de mettre ses talents au service de la clientèle. Il espère juste être engagé dans le métier pour de bon, bien qu'il ne risque pas de progresser dans un banal bar-restaurant perdu entre deux couloirs. Mais c'est toujours ça de gagné.

L'histoire

Hiver 2662 ✘

Tom reste droit, le torse bombé. Il assume son rôle de chef avec brio, met en avant tout ce qu'il a pour plaire. Faut dire qu'il le prend au sérieux, son baptême du feu : il brille comme si sa vie en dépendait, tente de s'imposer auprès de la foule. Il sait que les gars le respecteront pas s'il gère pas son initiative, et il fait bien de le penser. Tout cette fausse hiérarchie n'est qu'un prétexte. Mais pour quoi ?

On peut plus se laisser faire. Les enfoirés du secteur sud se privent pas pour nous voler, se taper nos sœurs et tabasser nos mères. On est pas organisés, bordel ! On se serre toujours les coudes, mais dès que y'a un conflit.. Y'a plus personne ! Vous en avez pas marre ? Personne ne s'exprime. Faut qu'on représente le secteur ouest, les mecs. Faut qu'on riposte.

Il n'a pas tort. Une des filles du quartier s'est fais violer, y'a pas si longtemps. Une cousine d'un de mes amis proches, James. Il faut croire qu'il l'a plutôt mal vécu, sachant qu'il s'est collé une balle après ça. Les nouvelles vont vite dans les environs, aussi promptes que la mort et les maladies.

Tu veux qu'on aille casser la gueule des mecs du sud ? T'es pas taré ?

Lueur belliqueuse dans le regard de Tom. Premier test pour son autorité, mais le gars qui conteste n'a rien de bien imposant.

Quoi ? T'es pas un homme ? Tu veux laisser couler pendant que nos familles et nos potes se font humilier ?

Pas de réponse. Faut croire que l'attitude dynamique du nouveau chef fait son petit effet. Il a réussi son pari, le bougre. Personne ne bouge, tout le monde l'écoute. Un véritable conseil de gang, même si le groupe n'a pas encore décidé du nom. Pourtant, ce ne sont pas les idées qui manquent ! Le symbole a été décidé -Par James, paix à son âme- et prendra la forme d'un beau 42 noir luisant. Autant comprendre par là que le communautarisme et la violence sont les réponses à cette société désespérée. C'est charmant.

Qu'est-ce que tu en penses, Jack ?

Ça m'aurait étonné. Une dizaine de gamins nés dans les bas-fonds sales de Détroit, et pas un seul n'a pu grandir. J'ai toujours été là pour leur donner des conseils, les habiller, leur apprendre à se tenir. J'ai clairement rien d'un bon professeur, mais avec la famille que je me tape, je dois plus avoir l'air d'une icône qu'autre chose. Nous n'avons rien de respectable, nous sommes juste nombreux. Deux frères et cinq sœurs ! On s'entraide, on aide même les autres. C'est comme ça que ça marche, au pied des grattes-ciels. Il faut tisser des liens, s'entraider et ne pas se laisser tomber. C'est ainsi qu'on a des chances de survivre. Les maladies, c'est une tout autre histoire.

J'ai pas tellement envie de me fritter aux gars du sud. Je passe ma paume contre ma nuque. Mais c'est clair que sans intimidation, la situation risque d'empirer pour nous. Je vous suis.

Hiver 2665 ✘

Je m'étale par terre. Mes côtes me font affreusement mal, mon cœur bat à toute allure. Ce coup de poing était de trop, ou peut-être m'a t-il paru trop linéaire ? Ce poing, j'ai l'impression de l'avoir vu des centaines de fois. Il m'oblige à regretter mes choix, à songer à une époque maintenant révolue. Rien n'a changé, mais tout était plus beau. Ce gouffre d'affrontements et de guerres entre gangs n'a de fin que notre douleur. Il y a eu les suds qui n'ont pas su contenir notre courroux, et puis les représailles du nord. Maintenant, me voici à souffrir d'une embuscade des gars de l'est. Quand est-ce que ce chaos s'arrêtera t-il ?

Jack, relève-toi ! Ils se cassent enfin de notre territoire.

Mon visage est boursouflé, rougeoyant. Je me dirige lentement vers ce qui sert d'abri pour notre fratrie. J'adresse une petite pensée à un frère et trois sœurs, si jeunes et pourtant déjà emportés par cette grippe mortelle. Faut avouer que je songe souvent à ces quatre-là avec une touche d'envie, comme s'ils avaient enfin été libérés de cet enfer nommé réalité. Mais en l'absence d'un père, qui s'occuperait de maman ? C'est grâce à mes deux sœurs qu'on est encore capables de manger, et je ne puis adresser qu'un sourire en maigre compensation de leurs efforts. Les piètres sommes qu'elles reçoivent en l'échange de leur corps sont une bénédiction, pourtant je ne peux pas me résoudre à m'en satisfaire.

C'est vrai, c'est trop triste. J'ai essayé la cuisine, plusieurs fois. Ça me plaisait bien ! J'ai testé pas mal de plats avec le peu de légumes synthétiques qu'on pouvait trouver dans les poubelles des aristo, et faut dire que je me débrouille pas mal. Mais c'est du passé. Je n'ai pas supporté que Nathan se foute de ma tronche avec ses «C'est un boulot de gonzesse» et ses «T'es qu'une baltringue». Voila ce qu'on récolte à vouloir suivre ses passions, dans ce trou à rat béant qui me sert de maison. Les enfants riches des étages les plus hauts descendent de temps en temps pour nous observer avec leurs yeux globuleux, et je n'arrive même pas à leur en vouloir de posséder tout ce qu'ils possèdent. Ce monde sans espoir fonctionne sur un facteur chance basique, j'ai simplement tiré le mauvais numéro.

Hiver 2668 ✘

Je suis le dernier. Il fallait bien que ça arrive, j'étais le seul à m'entretenir. Le gang n'existe plus, il ne me reste plus qu'un tatouage et de douloureux souvenirs collés dans le crâne. Les rues étroites sont devenues encore plus désertes qu'avant, mais elles finiront par se repeupler. D'autres familles pauvres viendront à coloniser l'endroit, puis succomberont finalement de cette grippe meurtrière qui sévit encore et encore. Cette maladie, c'est un héritage de l'homme. Un enfant de la pollution ambiante qui s'est installée et incrustée dans chaque recoin, dans chaque parcelle. Qu'espérer de plus qu'une boucle infernale avec vingt milliards d'habitants ? Mais je suis plutôt satisfait. Avec une tombe pour chacun, j'ai rendu honneur à tout le monde. Même si je me tire pour de bon, on se souviendra de ce qu'ils étaient : pauvres, désespérés, mais toujours souriants et prenant la vie à contre-pied. Cette famille me rappelait à chaque minute les réalités de la vie d'aujourd'hui, mais je l'aimais. Je n'aurai probablement jamais survécu sans tous ces liens.

Je ne reviendrai pas. Mon col est trempé. Mais je ne vous oublierai pas pour autant, vous inquiétez pas. Je lâche un rire nerveux.

Tom est en bonne santé et m'a refilé les économies du groupe. Je n'arriverais jamais à saisir ce respect qu'il avait pour moi, mais il m'honore. Avec tout cet argent, je me suis prévu un voyage vers d'autres lieux. Détroit m'oppressait de plus en plus et j'avais besoin d'un air nouveau, donc je suis parti. Je ne compte pas revenir dans cet enfer, sa place dans mon esprit est assez suffisante pour me tourmenter. J'ai vaguement entendu parler d'un endroit où l'air est plus pur, un lieu dans lequel je pourrais partir sur de nouvelles bases. Commencer une nouvelle vie. Je ne suis pas crédule, mais je reste plutôt intéressé par l'offre. Faut clairement que je m'aère la tête une bonne fois pour toutes.

Et IRL ?

Je suis généralement connu sous le pseudo Jaen, même si il n'a aucun rapport avec la ville d'Espagne. Je suis habitué à toutes les déclinaisons possibles du pseudo, alors n'hésitez pas à innover. Côté vie, je suis un véritable otaku qui ne cesse de s'abreuver d'animes et de mangas en tous genres (Mais surtout du Seinen) et jouer à des jeux en ligne avec son vieux groupe de potes.

J'écoute principalement du rock (La plupart) et du punk japonais dont SiM, Crossfaith, coldrain, Uplift Spice, et caetera (Y'en a pas trop). Je me prive pas des autres styles de musique, j'écoute même du rap sous condition (La condition étant Daoko haha). Bon sinon j'ai la majorité mais je me sens pas trop vieux, ca passe. Franchement je l'assume.

Voila voila !